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Il faut « utiliser l’action sur la qualité de l’air comme remède au changement climatique »

Il faut « utiliser l’action sur la qualité de l’air comme remède au changement climatique »


Réunis en Egypte pour la COP27, les gouvernements du monde entier réalisent un exercice de funambulisme, à la recherche de solutions à présenter pour faire face à un défi planétaire, dans un contexte de forte augmentation du coût de la vie. Il leur faut trouver des mesures à même d’endiguer le réchauffement climatique et de protéger contre ses conséquences, sans pour autant affecter le développement économique.

Les meilleures solutions se trouvent parfois juste sous nos yeux. Plus de 90 % de la population mondiale respire un air pollué au-delà des seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ; 4,5 millions de personnes en meurent chaque année. Or, tout comme le changement climatique, la pollution de l’air a pour cause principale la combustion de carburants fossiles.

Il faut donc s’attaquer à ces deux problématiques conjointement. De plus, tandis que la pollution de l’air affecte considérablement la productivité de la main-d’œuvre, les initiatives destinées à la réduire permettent au contraire de soutenir le développement économique. En France, par exemple, le coût de la pollution de l’air est estimé à 100 milliards d’euros chaque année ; en Inde, les baisses annuelles de productivité feraient perdre au pays au moins 3 % de son produit intérieur brut (PIB).

Ces tendances sont plus flagrantes dans les métropoles mondiales qui connaissent les développements les plus soutenus et les plus rapides. Générée par les combustibles fossiles, la croissance industrielle et économique s’accompagne de fortes émissions de gaz à effet de serre. Les dommages sanitaires et socio-économiques sont lourds. Mais on ne les voit que trop peu.

Pékin, Londres, Bruxelles

Les mesures volontaristes et ciblées destinées à lutter contre l’air sale dans les grandes villes polluées ont déjà montré leur efficacité. Par un contrôle plus strict des émissions industrielles et l’instauration de nouvelles normes pour les carburants routiers, Pékin (Chine) est parvenue à abaisser ses taux de particules nocives d’un tiers en à peine cinq ans. A Londres (Grande-Bretagne), la zone à très faibles émissions (ZFE) a permis une réduction de 36 % des rejets de dioxyde d’azote, particulièrement nocifs, dans les six mois qui ont suivi son lancement, en 2019. Son équivalent bruxellois (Belgique) a vu lui ses émissions polluantes reculer de 10 % en tout juste trois ans.

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De telles mesures viennent aussi renforcer les efforts pour le climat. Le C40, collectif mondial de villes militant pour l’action climatique, a démontré que si son réseau parvenait à des systèmes de transport, des bâtiments, des industries et une électricité propres, ses émissions de gaz à effet de serre chuteraient de 87 % en moyenne, et les concentrations de particules nocives quasiment de moitié. Les exécutifs nationaux et municipaux auraient tout intérêt à prendre en compte l’opportunité économique d’utiliser l’action sur la qualité de l’air comme catalyseur d’une croissance durable et comme remède au changement climatique.

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