Le dossier est complexe mais avant tout intrigant.
Pourquoi Gary Bettman persiste-t-il, s’entête-t-il à poursuivre l’aventure du hockey professionnel dans le désert ? Pourquoi cette concession des Coyotes de l’Arizona bénéficie-t-elle d’une certaine immunité ?
Quels sont les arguments que le commissaire fournit aux propriétaires et à l’Association des joueurs, qui, je vous le rappelle, est un partenaire à 50-50 avec les propriétaires, pour les convaincre que le hockey dans le désert, c’est un gage de réussite. Mais quand ?
Comment en est-on arrivé à ce qu’une équipe majeure, évoluant dans une ligue attirant de plus en plus d’adeptes, poursuive ses activités dans un amphithéâtre de 5000 sièges, un centre sportif appartenant à l’université, ce qui est loin des critères exigés par la Ligue nationale ?
Aucun droit sur la publicité
Pendant que Bettman fait campagne pour que la ville de Calgary se dote d’un nouvel amphithéâtre, les Coyotes disputaient un premier match, hier soir, dans leur domicile de Tempe, avec des vestiaires bâtis à la dernière minute, avec aucun droit sur la publicité de l’amphithéâtre.
On dit que l’équipe jouera à cet endroit pour les trois prochaines années.
Et que fait l’Association des joueurs ? On garde un silence mystérieux. Pourtant, on sait très bien que le partage des profits subira une baisse importante en raison des revenus modestes que généreront les Coyotes. Tout est bizarre et étrange.
Pendant que la ville de Houston offre toutes les infrastructures pour accueillir une équipe de la Ligue nationale de hockey, pendant que la ville d’Austin, également au Texas, pourrait être un endroit intéressant, Bettman accorde des privilèges à tous ceux qui veulent s’impliquer avec la concession des Coyotes. Cette rigueur, qui le caractérise habituellement, semble fléchir dès qu’il est question de la concession en Arizona.
Un premier transfert
Il y a eu tout d’abord le transfert de l’équipe des Jets de Winnipeg à Phoenix en 1996. Puis l’équipe déménage à Glendale, dans un nouvel amphithéâtre ultramoderne, avant d’être chassée par la Ville pour ne pas avoir respecté les conditions financières.
Pourtant, Bettman avait réussi à convaincre les conseillers de la Ville que les Coyotes représentaient un actif important pour Glendale. Au fil des ans, l’équipe a été vendue plusieurs fois, la Ligue nationale a même servi de bailleurs de fonds afin d’honorer les contrats des joueurs.
Arrivent dans le décor Alex Meruelo et Andrew Barroway qui reçoivent la bénédiction de Bettman. Le commissaire assure les propriétaires que les nouveaux dirigeants des Coyotes sont en sérieuses discussions avec les autorités de la ville de Tempe pour la construction d’un amphithéâtre ultramoderne. On en est là.
Et, il y a Québec. Je veux bien croire que Bettman veut protéger le marché américain, d’autant plus qu’il a fait des gains appréciables au niveau des droits de télédiffusion des matchs et qu’il veut conserver le concept des divisions comme on le connaît.
Mais, est-ce une raison pour laisser Québec dans un coin ? Ou encore faut-il croire que le commissaire garde à l’œil la concession des Sénateurs et qu’un changement au niveau des propriétaires pourrait exiger un transfert ?
Les grands États
Bettman veut que sa ligue soit représentée dans les plus grands États américains. Le marché de l’Arizona, pour lui, est un incontournable même si la situation actuelle est une véritable honte pour un circuit professionnel majeur. Jusqu’à maintenant, il a fait chou blanc.
A-t-il obtenu des garanties de la part des propriétaires des Coyotes qu’un nouvel amphithéâtre sera disponible dans trois ans ? Sans doute.
Il a passé son message aux propriétaires.
Il faut croire que l’Association des joueurs a accepté les arguments du commissaire, ou si vous préférez, de ses partenaires d’affaires, parce qu’elle ne conteste jamais les décisions prises dans le dossier des Coyotes.
Bettman est passé maître dans l’art de convaincre les sceptiques.
Pourtant, il aurait été facile de transférer l’équipe dans une autre ville américaine. Mais, non.
Quant aux propriétaires et à l’Association des joueurs, pourquoi provoquer la confrontation quand le commissaire permettra à la Ligue nationale de réaliser des revenus de plus de 5 milliards $, qu’il verra à hausser le plafond salarial à 88 millions $ l’an prochain ? Et tout ça malgré la situation des Coyotes.
Dans le monde de Bettman, on ne cherche pas à réparer ce qui n’est pas brisé.
Il n’y a aucun compromis à faire. Bettman est en plein contrôle.
St-Louis a eu des réponses
Quand une formation parvient à gagner un match à l’étranger, et contre une équipe qui connaît un bon départ, c’est toujours valorisant.
Face aux Sabres de Buffalo, Martin St-Louis a pu apprécier le travail de Samuel Montembeault. Il a encore une fois donné beaucoup de responsabilités à Kaiden Guhle qui forme un dynamique duo avec David Savard.
A-t-il pris des notes au sujet de Mike Hoffman à qui il avait confié la tâche de compléter le trio de Nick Suzuki et Cole Caufield ?
Assurément…
Les décisions qu’il prendra au cours des prochains jours confirmeront son évaluation du vétéran qui, jusqu’ici, n’a pas répondu aux attentes, loin de là.
Bons points
L’entraîneur a sans doute retenu que Josh Anderson, Christian Dvorak et Brendan Gallagher ont sollicité la brigade défensive des Sabres en plusieurs occasions.
Kirby Dach avec Sean Monahan et Jonathan Drouin, ça n’a pas été concluant.
Le Canadien en supériorité numérique : du pareil au même.
Le Canadien en infériorité numérique : un effort soutenu.
L’attaque à cinq représente un problème majeur. Il faudra bien trouver une solution.
On l’a vu jusqu’à maintenant, Hoffman et Chris Wideman n’apportent rien de concret à cette attaque.