Le ministère des Sports a décidé vendredi d’engager une mission d’audit et de contrôle au sein de la Fédération française de football (FFF) après la publication par le magazine So Foot d’une enquête pointant de nombreux dysfonctionnements au sein de la FFF. L’enquête du magazine, parue le 8 septembre, évoquait notamment, sur la foi de témoignages anonymes, l’envoi de SMS à caractère sexuel à des employées de la FFF par le président Noël Le Graët. La décision du ministère est intervenue à l’issue d’une entrevue vendredi entre la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera et Noël Le Graët, en présence de la directrice générale de la FFF Florence Hardouin, au siège du ministère.
Plainte pour diffamation contre So Foot
« La ministre leur a indiqué qu’elle allait engager une mission de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) d’audit et de contrôle sur le pilotage de la Fédération et le respect des obligations qui s’y attachent », a indiqué le ministère des Sports dans un communiqué. « Noël Le Graët s’est engagé à transmettre à cette mission, dans la plus complète transparence, tous les rapports produits dans la période récente sur la FFF et notamment ceux ayant trait à sa gouvernance et à son management », a ajouté le ministère.
« La ministre a rappelé qu’il était impératif que la FFF poursuive ses activités dans le respect absolu de tous les salariés, quel que soit leur niveau hiérarchique, et en veillant activement à la prévention et à la lutte contre toutes les formes de discriminations et de violences, notamment sexistes et sexuelles », selon le communiqué. La semaine dernière, la gestion mais aussi la personnalité de Noël Le Graët (80 ans), arrivé en 2011 à la tête de la FFF et réélu en 2021 pour un nouveau mandat, avaient été lourdement critiquées dans l’article du mensuel So Foot, qui avait évoqué, sur la foi de témoignages anonymes, l’envoi par Le Graët de SMS à caractère sexuel à des employées de la FFF.
Selon une source interrogée par So Foot, plusieurs femmes auraient démissionné ces dernières années de l’instance car elles se sentaient « harcelées sexuellement, mais aussi moralement ». La Fédération a réagi jeudi, après la réunion de son comité exécutif, en annonçant le dépôt d’une plainte « en diffamation contre le magazine So Foot en raison des imputations gravement diffamatoires » de l’article.