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« Le kiwi dit non à la contrefaçon »

« Le kiwi dit non à la contrefaçon »


Sur un marché à Nantes (Loire-Atlantique), en novembre 2017.

Le kiwi sera-t-il rikiki ? La question est posée alors que la date de la récolte du fruit vitaminé doit commencer le 10 octobre jusque fin novembre. « Les calibres des kiwis ont été impactés par les coups de chaleur », témoigne Jean-Marc Poigt, président de l’Association de promotion du kiwi de l’Adour. Il estime la récolte française, cette année, à 45 000 tonnes. A comparer aux 60 000 tonnes, considérées comme le poids de forme de la filière. Déjà, en 2021, 25 % de la production s’était évaporée, pulvérisée par le gel de printemps. Cette fois, la croissance du kiwi s’est faite par intermittence, bloquée dès que le thermomètre dépassait les 32 °C.

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En 2021, le prix du kiwi a bondi. « Le prix moyen payé par le consommateur a augmenté de 25 centimes en moyenne, passant de 4,75 à 5 euros le kilo », affirme Adeline Gachein, directrice du bureau national interprofessionnel du kiwi. Une valorisation favorisée par la reconnaissance de l’origine du fruit. « Nous avons réglé le problème de francisation du produit », ajoute Mme Gachein. Le kiwi a dit non à la contrefaçon.

Travestis

La répression des fraudes a débusqué, en 2019, des acteurs qui achetaient des kiwis en Italie et les revendaient, à prix cassé, travestis en fruits français. Parmi d’autres condamnations, le jugement du tribunal de Montauban, prononcé en 2021, a condamné le prévenu à 50 000 euros d’amende et à six mois de prison avec sursis. Une peine lourde mise en balance avec les 3 000 tonnes de ventes frauduleuses. Des procédures sont toujours en cours.

Zespri multiplie les accords avec les agriculteurs en France, en Italie et en Grèce pour qu’ils produisent le kiwi jaune dont elle détient les droits de propriété

En braquant les projecteurs médiatiques sur cette affaire, la culture du kiwi a retrouvé de la sève. « Les cours se sont redressés, et cela dégage des moyens pour investir. La surface des vergers qui avaient chuté à 3 800 hectares s’agrandit à nouveau », souligne Mme Gachein. La valorisation est aussi portée par les indications géographiques protégées (IGP), comme celles de l’IGP kiwi de l’Adour mais aussi la toute récente IGP kiwi de Corse, décrochée en 2020. Des lettres de noblesse pour une plante qui n’a pris racine en France qu’au tournant des années 1970.

Mais, dans les nouvelles plantations, le kiwi passe parfois du vert au jaune. Les kiwis jaunes et sucrés qui ont fait leur apparition sur les étals, portent le plus souvent le label néo-zélandais Zespri. Une marque commerciale toute-puissante qui règne en quasi-monopole au pays des Maoris. Cette société s’est félicitée de l’accord de libre-échange signé fin juin entre l’Europe et la Nouvelle-Zélande. Plus de taxe à l’exportation pour ce fruit emblématique de l’hémisphère sud, qu’elle déverse à contre-saison.

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