Si les grèves dans les raffineries se poursuivent et que la pénurie s’amplifie, l’exécutif « prendra ses responsabilités », a appris BFMTV de source gouvernementale ce lundi soir.
Les salariés des raffineries d’Esso-Exxonmobil et Total ont entamé leur troisième semaine de mobilisation et l’essence manque dans de nombreuses stations-service en France. Une situation qui s’est aggravé ses derniers jours, forçant Elisabeth Borne à convoquer une réunion avec plusieurs de ses ministres ce lundi soir.
Et si les blocages perdurent, « le gouvernement prendra ses responsabilités pour assurer l’approvisionnement des Français », a appris BFMTV de source gouvernementale.
« Esso a trouvé un accord aujourd’hui. On espère que ça va permettre rapidement des améliorations. La CFDT a appelé à des négociations. On compte sur la direction de Total pour répondre à cette demande. Et sur les grévistes pour lever les blocages », poursuit cette même source.
Dans les faits, deux syndicats ont trouvé un accord avec la direction d’Esso: la CFE-CGC et la CFDT. Mais pas la CGT, qui indique que les « travailleurs [sont] prêts à continuer le mouvement. »
Le patronat veut des réquisitions
La direction avec la direction d’Esso a été qualifiée de « non-concluante » par Christophe Aubert, délégué syndical central CGT, rapporte l’AFP. Le mouvement de grève a donc été reconduit jusqu’à mardi.
Parmi les pistes qui pourraient être enclenchées: celle de la réquisition des raffineries, notamment demandée par le patronat.
« Si la voie normale du dialogue social ne permet pas de trouver une issue à ce conflit » il convient, selon la CPME, « que les pouvoirs publics – et en particulier les préfets – assument les responsabilités qui leur incombent en prenant les mesures, y compris juridiques, telles que des réquisitions, pour assurer le fonctionnement normal des raffineries ».
Interrogé samedi sur cette hypothèse, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, avait écarté l’idée de réquisition. « Dans tous les cas de figure, même si vous débloquez la sortie de carburants des centres, il faut que les salariés grévistes se remettent au travail » or « la réquisition peut être contournée par des arrêts maladie », avait-il déclaré.