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Le G20 accroît la pression sur la Russie, en dépit de ses divisions sur la guerre en Ukraine

Le G20 accroît la pression sur la Russie, en dépit de ses divisions sur la guerre en Ukraine


Au sommet du G20, à Bali, le 16 novembre 2022.

Jusqu’au bout, la tension est restée vive entre les membres du G20 au sujet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les vingt principales économies de la planète ont achevé leurs discussions, mercredi 16 novembre, quelques heures après l’explosion inexpliquée à ce stade survenue sur le territoire polonais, à la frontière avec l’Ukraine. Leurs dirigeants ont fini par adopter un communiqué commun, négocié ces derniers jours alors que le conflit divise les Occidentaux, alliés de Kiev, et les principales puissances émergentes, Chine en tête. « La plupart des Etats membres [du G20] ont condamné fermement la guerre en Ukraine », indique le texte, agréé au consensus sans que la Russie ait pu s’y opposer.

Les conclusions renvoient aux différentes résolutions de l’ONU – dont celle de mars qui déplorait alors « dans les termes plus forts l’agression de la fédération de Russie contre l’Ukraine » et demandait « le retrait » de ses troupes – tout en respectant les positions des uns et des autres vis-à-vis de la Russie. Elles ménagent ainsi les pays, comme la Chine et l’Inde, qui se sont abstenus de condamner Moscou depuis le début de l’invasion. Les membres du G20 sont en revanche unanimes sur le fait que le conflit « sape l’économie mondiale » et soulignent aussi, dans ce texte conjoint, que « l’usage ou la menace d’utiliser des armes nucléaires est inadmissible ».

L’adoption d’un tel communiqué commun était loin d’être acquise dans les jours qui ont précédé la réunion. La présidence indonésienne du G20 était alors réticente à aborder de front la question de la guerre en Ukraine, alors que les alliés occidentaux de Kiev souhaitaient marquer le coup face au retour de la guerre en Europe. Après le retrait des troupes russes de la ville de Kherson, Vladimir Poutine avait quant à lui décidé de ne pas venir au G20. Sergueï Lavrov, son ministre des affaires étrangères, est resté jusqu’à mardi soir, les diplomates russes multipliant en coulisse les objections.

Inquiétude commune

Finalement, « les Russes ont fait le choix de ne pas montrer leur isolement, ils ont accepté un langage difficile pour eux, mais consensuel à dix-neuf », observe-t-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron, où l’on se félicite d’avoir ainsi augmenté la pression sur le président russe. Nous savions que ce G20 allait être difficile, mais nous pensions qu’il fallait qu’il ait lieu pour aller chercher les grands émergents et leur montrer que cette guerre n’est pas qu’une crise en Europe. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La guerre en Ukraine divise le G20, en dépit de l’absence de Poutine

En dépit de ces tensions, le sommet du G20 a permis de constater une inquiétude commune à l’égard des conséquences du conflit sur une économie mondiale déjà ébranlée par la pandémie de Covid-19. Le président chinois Xi Jinping, dont c’était le retour sur la scène internationale, n’a-t-il pas lui même mis en cause l’utilisation de l’énergie et de l’alimentation comme des « armes », dans une critique à peine voilée à Vladimir Poutine ?

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