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Le Cameroun a « gagné la Coupe du monde des déclarations », regrette Joseph-Antoine Bell

Le Cameroun a « gagné la Coupe du monde des déclarations », regrette Joseph-Antoine Bell


L’ancien attaquant et président de la Fédération camerounaise de football Samuel Eto’o, à Paris, en octobre 2019.

Les rodomontades du président Samuel Eto’o ou du capitaine Vincent Aboubakar parlant de victoire finale du Cameroun agacent prodigieusement l’ancien gardien Joseph-Antoine Bell, avant le premier match du Mondial 2022 des Lions indomptables contre la Suisse, jeudi 24 novembre. « C’est peut-être une nouvelle manière pour les petits pour qu’on parle d’eux, ils auront gagné la Coupe du monde des déclarations », dit à l’AFP Joseph-Antoine Bell, 68 ans, qui compte soixante-dix sélections et a remporté deux Coupes d’Afrique des nations (CAN).

Samuel Eto’o, ancien buteur d’exception devenu président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), a lancé : « Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas la gagner », pronostiquant une finale contre le Maroc.

Le capitaine Vincent Aboubakar a de son côté assuré que le Cameroun n’avait « rien à envier au Brésil. Nous sommes une grande équipe, nous représentons un grand pays et nous avons les moyens d’aller loin. Laissons notre jeu parler pour nous ». « S’ils se mettent à chanter qu’on va gagner la Coupe du monde, ils sont totalement à côté de la plaque », reprend Bell Joseph-Antoine, comme on l’appelle chez lui.

« Il faut revenir à la réalité »

« Le Brésil n’a pas annoncé qu’il allait la gagner, poursuit l’ancien gardien de Marseille et Bordeaux. Aboubakar Vincent n’a pas abordé la Coupe d’Afrique des nations en annonçant qu’il allait la gagner et il ne s’agissait que de la CAN. Il s’est brusquement fait piquer par un virus du désert. » « Ce n’est pas sérieux, j’ai pitié pour les joueurs, poursuit Joseph-Antoine Bell. Le foot se termine sur le terrain, comme il n’y a qu’un seul vainqueur, cela se terminera par la faute des footballeurs pour trente et une équipes. »

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« Quand ils ne l’auront pas gagnée, à la fin, ce sera à cause d’un gardien, d’un défenseur qui a été lent, d’un attaquant qui a manqué un but », se désole-t-il. C’est Samuel Eto’o « qui a lancé la mode, les joueurs se sont sentis obligés de suivre. Emboîter le pas à son président, c’est politiquement correct, mais cela montre leur manque de personnalité », juge-t-il.

« Ce qui fait mal, c’est qu’il s’agit de deux personnes d’expérience, ils ont joué deux Coupes du monde ensemble [2010 et 2014], et le meilleur joueur de toutes les planètes [il parle de Samuel Eto’o] et Aboubakar, qui n’en était pas loin, ne l’ont pas gagnée », persifle Joseph-Antoine Bell. « Attention ! Je suis évidemment supporteur du Cameroun, souligne cette voix critique du football camerounais, mais il faut être lucide et revenir à la réalité, pas aux slogans ni aux incantions. »

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Les Lions indomptables peuvent au moins faire valoir leur expérience. Premier pays africain à atteindre les quarts de finale de la Coupe du monde, en 1990, perdues contre l’Angleterre 3-2, le Cameroun compte aussi le plus grand nombre de participations au Mondial du continent et le dispute au Qatar pour la huitième fois.

Les Lions vont jouer leur 24e match de Coupe du monde contre la Suisse, record d’Afrique, devant le Nigeria (21, absent au Qatar) et le Maroc (20). Mais depuis 1990, les Lions ont été trop facilement domptés, systématiquement éliminés au premier tour. « On a gagné un match de Coupe du monde en 32 ans », souligne Joseph-Antoine Bell, contre l’Arabie saoudite (1-0) en 2002.

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Le Monde avec AFP

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