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Laurent Dubreuil n’est pas rassasié

Laurent Dubreuil n’est pas rassasié


Malgré tous ses succès de la dernière année qui fut sa meilleure saison en carrière, le patineur de vitesse longue piste Laurent Dubreuil est toujours aussi affamé à l’aube de la première Coupe du monde.

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Médaillé d’argent sur 1000 m aux Jeux olympiques de Pékin, champion de la Coupe du monde sur 500 m et auteur de dix podiums en 12 courses dans son épreuve de prédilection, Dubreuil en veut toujours plus.

« Je suis en compétition avec moi-même afin de repousser mes limites et celles de mon sport, a déclaré Dubreuil avant de s’envoler pour la Norvège, où se déroulera à Stavanger la première Coupe du monde de la saison à compter de vendredi. Je veux être le meilleur. »

S’il a survolé la compétition sur 500 m l’an dernier, Dubreuil ne se laisse pas endormir. « Je ne prends rien pour acquis, a-t-il souligné. Je veux gagner le plus de médailles possible parce que je ne sais pas quand ça va arrêter. C’est certain que la première médaille que j’ai gagnée en novembre 2014 est plus spéciale que la 15e, mais mon esprit de compétiteur me pousse à vouloir en gagner d’autres. »

S’il est conscient que les podiums vont s’estomper à un moment donné, Dubreuil est convaincu que ce n’est pas pour les prochaines années. « Je sens que je n’ai pas atteint mon plein potentiel, a-t-il affirmé. J’ai encore une marge pour progresser au cours des deux ou trois prochaines années. Malgré mes succès, je sais que ça peut être encore mieux cette année. Je me sens à mon meilleur et mon dos va super bien. »

Changement profitable

Contrairement à l’an dernier, où l’on disputait deux épreuves de 500 m à chaque Coupe du monde, les patineurs ne feront qu’un sprint cette année. Décevant à première vue, ce changement aura aussi un aspect favorable pour Dubreuil qui se présentera plus frais à la ligne de départ pour le 1000 m.

« Ce n’était pas avantageux l’an dernier avec une pause de 70 minutes entre le deuxième 500 m et le 1000 m, a-t-il raconté. Je n’aurai jamais deux courses la même journée. Je serai toujours prêt mentalement pour le 1000 m, et ça ne peut que m’aider. En raison de ces changements, c’est d’autant plus important que je sois bon au 1000 m. »

« Je me suis beaucoup entraîné cet été en fonction du 1000 m et je crois en mes chances de gagner des médailles régulièrement, de poursuivre Dubreuil dont la seule médaille sur 1000 m l’an dernier fut aux Olympiques. 

« Même si les patineurs néerlandais m’ont battu souvent dans le passé, je pense que je peux aspirer à la victoire. »

Déchirements

Fébrile à l’idée d’amorcer une nouvelle saison sur le circuit de la Coupe du monde, le patineur lévisien redoute la longue absence de la maison où il sera séparé de sa fille Rose, de son fils Nathan et de son épouse.

« Comme athlète, je suis content de partir et fébrile en prévision de la première Coupe du monde, sinon ça signifierait que ma passion n’est plus la même, mais je suis déchiré aussi que ma passion m’oblige à quitter les gens que j’aime le plus au monde, a-t-il exprimé. C’est difficile. » 

« Ce qui m’attriste le plus est de quitter Rose qui s’était ennuyée l’an passé, de poursuivre Dubreuil. Je prévois que ça va être plus difficile cette fois alors qu’elle a trois ans. À un mois, Nathan ne réalisera pas que je suis parti, et nous sommes habitués, moi et mon épouse, […] nous gérons bien la situation même si on s’ennuie. »

Dubreuil se console à l’idée que les voyages seront moins nombreux cette année. « Il y a trois voyages de moins parce que les compétitions auront lieu à Québec» , a-t-il expliqué. 

BAPTÊME DE FEU POUR LALIBERTÉ-ROY

Rose Laliberté-Roy vivra son baptême de la Coupe du monde en fin de semaine.

À sa première année au sein de l’équipe Next Gen, la sprinteuse de 23 ans prendra le départ de sa première compétition internationale. 

« Je n’ai jamais sorti du lot dans les rangs juniors, mais j’ai connu une progression fulgurante au cours des deux dernières années, a-t-elle résumé. J’avais atteint mon premier objectif en me classant sur l’équipe nationale et je ne pensais pas nécessairement me qualifier pour la Coupe du monde dès cette année. »

À sa place

Malgré son statut de recrue, Laliberté-Roy se sent à sa place. « Je suis assez fébrile, mais ça se passe vraiment bien depuis que nous sommes arrivés en Europe. Je suis bien entourée et je me sens prête. C’est plus excitant que stressant. Je suis ici pour prendre de l’expérience et voir où je me situe face au calibre international. Je veux réussir les meilleures courses possible sans penser au rang et au temps. » 

S’il compte une Coupe du monde derrière la cravate, Cédrick Brunet est lui aussi en quête d’expérience. 

« C’est mon baptême de feu de l’Europe, a indiqué le patineur natif de Gatineau qui a participé à la Coupe du monde de Calgary en décembre dernier. J’attendais ce moment depuis un an. »

« Mon expérience à Calgary peut aider, mais j’arrive ici dans l’état d’esprit que je suis encore là pour apprendre, de poursuivre Brunet. Je suis encore une recrue. Dans ma tête, je ne pense pas du tout aux résultats. Je suis ici pour apprendre des meilleurs et le résultat importe peu. Je me concentre sur moi-même. »

L’an dernier aux sélections à Calgary, Brunet avait causé tout un émoi en terminant au troisième rang au 500 m. Parce qu’il n’avait pas réussi le standard de 34 s 90, le patineur de 22 ans n’avait pas été retenu pour la Coupe du monde. 

« Il y a deux ans, je n’aurais pas cru que je serais à la Coupe du monde cette année. Il y a plein de monde qui voudrait être dans mes patins et je suis choyé de vivre cette expérience. »

Retour fort attendu pour Fiola et Lamarche

Incapables de se qualifier pour la Coupe du monde lors de la dernière saison, Christopher Fiola et Béatrice Lamarche sont de retour avec les meilleurs patineurs au monde cette année.

Fiola et Lamarche ont assuré leur place à la mi-octobre à l’occasion des sélections au Centre de glaces. Lors du même exercice tenu à Calgary en octobre 2021, les deux patineurs n’avaient pas été en mesure de se qualifier.

« Ça fait longtemps que j’attends ce moment, a résumé Fiola dont la dernière Coupe du monde remonte en 2019. Le moment est bien choisi puisque je suis en bonne forme et prêt à performer. Je suis un patineur différent de ma dernière Coupe du monde et je suis confiant que je peux bien faire. »

Malgré les obstacles qui se sont dressés sur son chemin, le spécialiste du 500 m n’a jamais baissé les bras. 

« Je n’ai jamais arrêté de croire que je retournerais en Coupe du monde. J’ai progressé et je suis meilleur qu’avant. Il n’y avait pas de raison que je ne sois pas de retour. Cette année, deux gars de 500 m ont pris leur retraite et la porte était ouverte plus que jamais. »

Si Lamarche avait bien encaissé sa contre-performance à Calgary à l’automne 2021, elle avait toutefois accepté plus difficilement l’annulation des Essais olympiques pendant la période des Fêtes en raison de la COVID-19.

« Je suis capable de me remettre rapidement de mes échecs et l’entraînement d’octobre à décembre s’était bien passé, a-t-elle raconté. L’annulation des Essais olympiques a toutefois été très dure à accepter. Ma motivation était à son plus bas. Je ne pense pas m’être dit que je voulais arrêter. De toute façon, je ne voulais pas arrêter sur une note décevante comme ça. »


Christopher Fiola lors des Championnats nationaux de patinage de vitesse en octobre, à Québec.

Photo d’archives, Stevens Leblanc

Christopher Fiola lors des Championnats nationaux de patinage de vitesse en octobre, à Québec.

S’entraîner avec Maltais

L’arrivée de Valérie Maltais au Centre de glaces et un nouveau programme d’entraînement ont procuré un nouveau souffle à Lamarche qui se spécialise dans le 1000 m et le 1500 m, mais qui sera aussi du départ du 500 m. 

« Je n’ai pas eu souvent eu la chance de m’entraîner avec une fille de son calibre et sa présence m’a aidée à repartir la machine, a-t-elle expliqué. Mon nouveau programme d’entraînement qui comporte un plus grand volume me laisse croire que je pourrai atteindre mon plein potentiel éventuellement. »

Déblocage

La réussite du standard international exigé par Patinage de vitesse Canada (PVC) a comporté son lot de défis pour Fiola. 

« Je peux maintenant me concentrer à patiner le plus vite possible sans devoir penser à ma sélection, a-t-il souligné. Ça enlève de la pression. Après avoir réussi un chrono de 34 s 80 à la Coupe Canada présentée à Calgary en mars, j’ai réussi quelques jours plus tard mon record personnel de 34 s 44. Le standard n’était plus un enjeu et il y a eu un déblocage. »

« À Québec lors des sélections, je n’ai pas obtenu le chrono souhaité, mais je sais que je peux faire mieux, d’ajouter Fiola. C’est une année importante en début de cycle olympique et je veux prendre une place importante en prévision des Jeux de 2026. Mon objectif est de faire le groupe A [20 meilleurs patineurs] toute l’année. »

Christopher Fiola prendra aussi part au 1000 m des deux premières étapes de la Coupe du monde.



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