L’armée américaine dispose désormais d’une garnison permanente en Pologne, une étape importante soulignant le rôle central de ce pays en tant que pivot du soutien de l’OTAN à la lutte de l’Ukraine contre les forces russes d’invasion. Jusqu’à présent, cependant, la garnison se réduit à une fraction de la taille des autres installations du service dans trois autres pays européens, tous beaucoup plus éloignés du territoire russe.
Le V Corps de l’armée, dont le siège est à Fort Knox, dans le Kentucky, a maintenu une présence avancée au camp Kosciuszko en Pologne depuis 2020, principalement pour gérer la logistique de la mission tentaculaire du Pentagone dans la région renforçant les lignes de front de l’OTAN. Le président Joe Biden a promis en 2022 de la rendre permanente, cette promesse étant devenue réalité mardi.
« Nous sommes fiers de la déclaration du président Biden concernant la présence permanente des troupes américaines en Pologne », a déclaré dans un communiqué le vice-Premier ministre polonais, Mariusz Blaszczak. « Nous nous sommes battus pour cela depuis des années, pour le mot « permanent » – et c’est devenu une réalité.
On ne sait pas dans quelle mesure le service prévoit de doter de personnel la garnison de l’armée américaine nouvellement établie en Pologne. La garnison a une empreinte relativement petite à Poznań, l’une des plus grandes villes de Pologne, bien loin de la frontière ukrainienne, elle est à peu près de la taille d’un pâté de maisons.
Le service vient tout juste d’y affecter ses deux premiers soldats, un sergent en service actif et un sergent de première classe de l’Armée de réserve, loin de la taille typique d’une garnison – qui implique généralement plusieurs unités. Cependant, il y a environ 200 soldats supplémentaires à la garnison en rotation. On ne sait pas si être affecté de manière permanente en Pologne est semblable à d’autres postes où les soldats vivent pendant des années et font déplacer leur famille avec eux.
Un porte-parole du V Corps n’a pas répondu à une demande de commentaire.
Le garrison prend le nom de Tadeusz Kościuszko, qui a quitté la Pologne pour les États-Unis continentaux en 1776 et a servi en tant qu’officier supérieur dans l’armée de George Washington, construisant des fortifications à West Point, entre autres affectations. Il est retourné en Pologne après la guerre, où il a été un général clé dans la guerre polono-russe de 1792 et a dirigé le soulèvement polonais contre l’Empire russe en 1794.
Il y a environ 10 000 soldats américains en Pologne, dont des éléments de la 4e division d’infanterie de Fort Carson, Colorado, et de la 101e aéroportée de Fort Campbell, Kentucky, aux côtés de multiples unités de la Garde nationale. Toutes ces formations sont là pour des déploiements d’environ un an, s’entraînant aux côtés d’autres forces européennes pour dissuader le président russe Vladimir Poutine de donner l’ordre à ses forces de se déployer au-delà de l’Ukraine, ce qui déclencherait probablement un théâtre de guerre européen massif.
La garnison de l’armée américaine en Pologne est la huitième que le Pentagone possède en Europe, les autres étant en Italie, en Belgique et en Allemagne.
Pendant que le Pentagone continue de renforcer l’Europe avec des troupes, l’armée a maintenu de nombreuses de ses formations en rotations quasi-constantessur des missions et des affectations à l’étranger – maintenant un rythme semblable à celui du pic des guerres post-11 septembre, même si la guerre mondiale contre le terrorisme a diminué.
L’armée a une présence importante en Afrique, notamment à Djibouti, et a toujours des soldats en Irak, en Syrie et au Koweït. Outre les missions héritées de l’ère de la GWOT, les planificateurs de l’armée ont fixé 22 rotations du centre d’entraînement au combat pour l’année prochaine à Fort Irwin, en Californie, et à Fort Polk, en Louisiane, où les unités imitent essentiellement les opérations en zone de combat pendant environ un mois.