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Le Congrès national africain (ANC) a dit, lundi, apporter son soutien total au président Cyril Ramaphosa, sous la menace d’une procédure de destitution.
Le parti au pouvoir en Afrique du Sud a apporté, lundi 5 décembre, un soutien total au président Cyril Ramaphosa, dans la tourmente après un scandale, annonçant que ses membres au Parlement, où ils sont majoritaires, voteront contre une procédure de destitution du chef de l’État.
Le Comité exécutif national (NEC) à la tête du parti « a décidé qu’il votera contre l’adoption du rapport » parlementaire qui accable le chef de l’État et dont les conclusions ont ouvert la voie à une procédure de destitution, a déclaré le secrétaire général du Congrès national africain (ANC), Paul Mashatile, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion des hauts responsables du parti à Johannesbourg.
« Si le Parlement engage le processus demain, l’ANC ne soutiendra pas le vote », a-t-il dit. Le Parlement se réunit mardi en session extraordinaire pour décider de lancer, ou non, une procédure de destitution. L’ANC, malgré de fortes divisions, y détient toutefois une confortable majorité.
Cyril Ramaphosa, qui avait envisagé de jeter l’éponge selon plusieurs sources politiques, a fini par se raviser et écarter l’éventualité d’une démission au cours du week-end, mettant fin à plusieurs jours d’incertitude.
Une enquête pénale est en cours. Le président n’a pas été inculpé à ce stade.
Cyril Ramaphosa se battra aussi sur le terrain politique pour son maintien et un second mandat, a souligné son porte-parole.
Un Cyril Ramaphosa tout sourire
L’ANC se réunit le 16 décembre pour désigner son prochain président en 2024, si toutefois le parti, de plus en plus contesté, était vainqueur des législatives. Majoritaire au Parlement depuis 1994, l’ANC, plombé par la corruption et une guerre de factions, choisit le chef de l’État depuis l’avènement de la démocratie sud-africaine.
Détendu et tout sourire, Cyril Ramaphosa est apparu un court instant lundi au centre de conférences où s’est tenue la réunion de l’organe exécutif de l’ANC. Les débats se sont ensuite tenus sans lui.
Il a été accueilli par une poignée de partisans aux couleurs de l’ANC, en vert, noir et or, portant des pancartes « Ramaphosa est notre président ». Quelques-uns de ses détracteurs étaient également présents, réclamant sa démission.
Le rapport parlementaire a été largement critiqué par des experts en droit, arguant que ses conclusions s’appuient sur du « ouï-dire » et multiplient les suppositions. Mais le texte soulève aussi de vraies questions sur la version des faits avancée par le président.
Selon lui, l’argent liquide volé provenait de la vente à un homme d’affaires soudanais de vingt buffles. Mais pourquoi l’argent n’a-t-il pas été déposé dans une banque ? Et pourquoi les buffles vendus se trouvent-ils toujours dans la propriété du président près de trois ans plus tard ?
« Il existe de sérieux doutes quant à savoir si les devises étrangères volées proviennent bien de leur vente », conclut le rapport.
Le premier parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), a réitéré sa demande d’élections anticipées. Le parti radical de gauche des Combattants pour la liberté économique (EFF) a de son côté réclamé que Cyril Ramaphosa soit « arrêté ».
Avec AFP