in

« La ville de demain doit être celle de la mixité, sociale, culturelle, fonctionnelle »

« La ville de demain doit être celle de la mixité, sociale, culturelle, fonctionnelle »



La politique de la ville en France est confrontée à un sérieux problème de léthargie. Les gouvernements successifs ont renoncé à l’urgence de cette question et le comité interministériel sur la politique de la ville ne se réunit plus régulièrement. Même la circulaire du ministre délégué à la ville et au logement, Olivier Klein, aux membres du Conseil national des villes et les récentes annonces d’Elisabeth Borne sur les cent jours n’ont annoncé que des changements superficiels.

La géographie prioritaire devrait être actualisée, conformément à la loi, et les contrats de ville vont être rebaptisés « Engagements quartiers 2030 », enterrant les propositions du rapport Sicart-Vigouroux commandé par le ministère de la ville. Cette décision intervient avec trois années de retard. La politique de la ville, soutenue par ses élus, ses militants associatifs et ses professionnels, a réalisé des prouesses avec ses moyens limités. En revanche, la situation profonde des quartiers prioritaires n’a pas réellement évolué. La situation sociale est restée la même et la mixité sociale, un des objectifs de la rénovation urbaine, est encore quasi inexistante.

Malheureusement, le monde associatif s’est délité, cédant la place aux trafiquants, aux religieux et contrairement à ses objectifs initiaux, celle-ci ne guérit que temporairement. Les quartiers prioritaires consistent pour la plupart en des ghettos physiques, sociologiques ou « ethniques » sur lesquels la République ferme les yeux.

Dans ce contexte, l’Etat doit intensifier ses actions et engager des politiques structurelles en laissant les acteurs locaux et les préfets développer les politiques publiques. Une stratégie serait de relancer et régler le débat sur les statistiques d’origine. Reconnaître la composition et les maux spécifiques dont souffrent les populations des quartiers est crucial pour engager toute politique de lutte contre les discriminations.

La généralisation de l’expérience menée par RésO Villes sur l’utilisation des données permettrait également de comprendre les problèmes spécifiques d’accès à l’emploi, aux prestations, aux mobilités, à la santé ou à la formation. Cette association cherche à favoriser l’échange entre les acteurs du développement social urbain dans les régions Bretagne et Pays de la Loire et a collecté des données importantes sur les distances domicile/offres d’emploi ou sur le non-recours aux complémentaires santé.

En revanche, il est crucial de ne pas se contenter des données, mais d’agir pour résoudre les problèmes rencontrés par les populations des quartiers. Pour cela, il faut que les gouvernements successifs prennent conscience de l’urgence de la situation et s’engagent résolument dans une politique de la ville ambitieuse.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En Afrique, le décollage des « fintech »

En Afrique, le décollage des « fintech »

Pour Moscou, l'Occident agit contre la Russie comme Hitler contre les Juifs

Pour Moscou, l’Occident agit contre la Russie comme Hitler contre les Juifs