Depuis la popularisation de l’argent mobile en Afrique, la finance numérique est devenue une opportunité lucrative pour les investisseurs du continent. En effet, ce secteur est actuellement celui qui attire le plus d’investissements au sein du paysage technologique africain. Et avec le développement rapide des technologies de l’information et de la communication, ses perspectives de croissance pour l’avenir sont encore plus prometteuses.
L’intérêt pour les services financiers numériques en Afrique a été aiguisé par l’explosion de l’adoption de l’argent mobile. Selon la GSMA, association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile, près de 135 millions de comptes d’argent mobile actifs ont été enregistrés en Afrique de l’Ouest et centrale en 2018, générant ainsi plus de 13 milliards de dollars de transactions mensuelles. Les avantages de l’argent mobile sont évidents : les populations non bancarisées peuvent désormais avoir accès à des services financiers de base sans avoir à se déplacer dans une banque physique. Les transferts d’argent, le paiement des factures et des transferts internationaux deviennent ainsi plus faciles et moins coûteux.
Conscients de l’impact positif de la finance numérique, les gouvernements africains ont encouragé son développement en créant des environnements réglementaires propices à son émergence. Le Kenya, par exemple, est considéré comme un leader dans le domaine de l’argent mobile grâce à M-Pesa, une plateforme de paiement mobile lancée par Safaricom en 2007. Les autorités kényanes ont encouragé l’émergence de start-ups de la finance numérique en adoptant une réglementation plus flexible. Désormais, la finance numérique représente environ un tiers du PIB du pays.
Les investisseurs ont également pris note du potentiel de la finance numérique en Afrique. Selon le rapport annuel de Partech, une entreprise spécialisée dans l’investissement dans les technologies, les investissements dans les start-ups africaines ont atteint un record de 1,3 milliard de dollars en 2019, dont un tiers dans le secteur financier.
Parmi les principales start-ups de la finance numérique en Afrique, on trouve des entreprises ayant adopté différents modèles d’affaires. Certaines ont développé des applications mobiles permettant de réaliser des transactions financières simples pour les populations non bancarisées. C’est le cas de Paga au Nigeria, qui permet aux utilisateurs de recevoir et d’envoyer de l’argent grâce à leur téléphone portable. D’autres, comme Branch, offrent des prêts automatisés à ceux qui n’ont pas accès aux services d’une banque traditionnelle. Enfin, des entreprises comme Flutterwave ou encore Paystack ont créé des outils de paiement en ligne pour faciliter les transactions commerciales.
Le marché de la finance numérique en Afrique reste donc très diversifié, mais son potentiel de croissance est énorme. En effet, selon les estimations de la Banque mondiale, plus de 60% de la population africaine n’a pas accès à des services financiers formels. La finance numérique est ainsi devenue un catalyseur de l’inclusion financière en Afrique, en offrant une alternative abordable et accessible pour les personnes non bancarisées. Le succès de l’argent mobile et la montée en puissance des start-ups de la finance numérique en Afrique prouvent que le continent peut être en avance sur les marchés développés en matière de technologies financières.
