Les forces éthiopiennes et érythréennes ont pris le contrôle de Shiré, lundi 17 octobre. Cette ville-clé est située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec l’Erythrée, pays qui borde tout le nord du Tigré. Le commandement des forces rebelles de cette région septentrionale d’Ethiopie a appelé « tous les Tigréens valides » à la « défendre avec obstination », dans un communiqué publié mardi.
Shiré, qui comptait 100 000 habitants avant le conflit, abrite un aéroport et se trouve sur une route reliant Makalé, la capitale régionale, à environ 300 km. Des milliers de personnes déplacées par le conflit qui ravage le nord de l’Ethiopie depuis novembre 2020 y ont trouvé refuge.
L’ONU dénonce un niveau de violence « alarmant »
Lundi, le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a prévenu que « la situation en Ethiopie devient incontrôlable » et que « la violence et la destruction atteignent des niveaux alarmants », évoquant le « prix terrible payé par les civils » et le « cauchemar » vécu par la population éthiopienne.
M. Guterres a réclamé « le retrait immédiat et le désengagement d’Ethiopie des forces armées érythréennes » qui épaulent les troupes fédérales éthiopiennes au Tigré. Il a également demandé à « toutes les parties » de permettre le passage de l’aide humanitaire, dont l’ONU a suspendu l’acheminement depuis la reprise des combats à la fin d’août. « Les hostilités au Tigré doivent cesser maintenant », a insisté Antonio Guterres, relayant un appel similaire à un cessez-le-feu « immédiat » lancé dimanche par l’Union africaine (UA).
Ces derniers jours ONU, UA, Union européenne (UE) et Etats-Unis, entre autres, se sont inquiétés de l’intensification des offensives militaires au Tigré, notamment à Shiré, cible de bombardements pendant plusieurs jours. Deux civils et un employé de l’ONG International Rescue Committee (IRC) y ont péri dans un bombardement, vendredi.