in

La vente d’Editis à Daniel Kretinsky se précise, tout doucement

La vente d’Editis à Daniel Kretinsky se précise, tout doucement



La cession d’Editis au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, via sa filiale International Media Invest (IMI), continue de prendre forme. Editis est le numéro deux français de l’édition, avec cinquante-quatre maisons d’édition sous sa tutelle, dont Plon, Robert Laffont, Julliard, Bouquins, Bordas et 10/18. La vente a été signée le dimanche 23 avril par IMI, suite à une promesse d’achat d’Editis faite au vendeur, le groupe Vivendi. Ce dernier souhaite vendre Editis pour pouvoir obtenir l’autorisation de son offre publique d’achat (OPA) sur Lagardère avant la mi-juin. Le rachat d’Editis reste soumis à la consultation des instances représentatives du personnel et à l’obtention des autorisations réglementaires nécessaires, comme l’a précisé IMI le lundi 24 avril.

Pour l’instant, les choses avancent doucement sur le front des comités sociaux et économiques (CSE) d’Editis, qui ont deux mois pour rendre un avis. La mission d’information-consultation lancée début avril semble être au point mort, d’après Alpha Secafi-Semaphores, entreprise missionnée par les responsables du personnel d’Editis. Ces derniers ne disposent pas d’accès suffisant aux informations sur la vente, ce qui leur rend difficile la formulation d’un avis éclairé. Dans un courrier, l’un des associés aux représentants du personnel a expliqué que sous ces conditions, cela semblait « hasardeux » pour les CSE de rendre un avis clair sur le projet. Force Ouvrière a même demandé officiellement « l’annulation ou la suspension » de cette information-consultation. Face à cette impasse, la direction des ressources humaines d’Editis a annoncé un délai supplémentaire de quelques jours.

Dans le but de fournir tous les documents nécessaires, le président du conseil de surveillance de CMI France, Denis Olivennes, a été entendu lundi 24 avril par les experts du groupe Alpha Secafi-Semaphores. Son bras droit en France, la personne mandatée par Kretinsky, a prévu de rencontrer, de manière bilatérale, tous les représentants des organisations syndicales d’Editis.

Après de longs mois d’immobilisme, la vente d’Editis semble enfin avancer. La décision de Bruxelles sur le rachat de Lagardère par Vivendi est attendue d’ici le 14 juin. Ensuite, les autorités de la concurrence devront statuer sur la forme de la cession d’Editis : à 100 % pour répondre aux griefs de la Commission et non plus, comme dans le précédent schéma refusé, une vente de près de 30 % du capital à un actionnaire de référence accompagnée d’une mise en Bourse d’Editis.

La vente d’Editis est donc une affaire à suivre, qui impactera le monde de l’édition français, et par extension, le monde culturel de manière générale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revaloriser les professeurs et le système éducatif

Devoir de vigilance des entreprises : les Européens ne sont pas encore au bout du chemin

Devoir de vigilance des entreprises : les Européens ne sont pas encore au bout du chemin