Le monde du New Space est en pleine ébullition et la réussite de SpaceX de l’autre côté de l’Atlantique a donné des idées à des entrepreneurs dans l’hexagone. C’est notamment le cas de Stanislas Maximin, CEO et cofondateur de la société Latitude. Cette dernière prévoit le déploiement d’un nanolanceur Zéphyr capable de rejoindre l’orbite avec une centaine de kilogrammes de charge utile.
Alors que la miniaturisation du marché des satellites rend les lancements toujours plus légers et nombreux, le monde des fusées pourrait avoir la bonne idée de faire de même, et proposer des appareils plus légers que les mastodontes comme Ariane 6 ou la Falcon 9.
Latitude : faire des fusées toutes petites pour des satellites tous petits
C’est dans cette brèche que les start-up françaises Latitude, mais aussi HyPrSpace veulent s’engouffrer pour gagner des parts de marché là où les gros lanceurs proposent des tarifs beaucoup trop élevés pour de simples lancements vers l’orbite basse. Des projets qui ont déjà su convaincre un certain nombre de personnes, Latitude et HyPrSpace ayant remporté un financement du CNES et de BPIFrance dans le cadre du plan France 2030.
En ce qui concerne Latitude, la société rémoise vient d’ailleurs de dévoiler le tout premier prototype de son moteur-fusée Navier Mark 1. Ce dernier devrait propulser la fusée Zephyr dans les airs pour le vol inaugural prévu en 2024. D’ici là, Latitude va mener la vie dure à son moteur, lui faisant passer une miriade de tests, sur le site de Vernon, lieu de développement du moteur Vulcain 2.1 et du Vinci d’ArianeSpace.
Un moteur de fusée entièrement imprimé en 3D
Sanislas Maximim a déjà annoncé lors de la présentation que cette première version du moteur allait être revue d’ici à 2024 pour proposer une version 2.0 du moteur Navier lors du premier vol de Latitude vers l’orbite. Un moteur dont la spécificité première est d’avoir été conçu entièrement avec une imprimante 3D.
Pour l’occasion la société française s’est associée avec la PME luxembourgeoise Saturne Technology, spécialisée dans l’impression 3D de précision. Ensemble, elles ont réussi à produire un premier exemplaire du moteur Navier. Fait d’un alliage de Nickel et d’Inconel 718, le moteur est capable de fonctionner à des températures au-dessus des 700 °C et présente également une grande résistance à l’oxydation et la corrosion.
Un projet loin d’être unique en son genre
Entremêler le monde de l’impression 3D et celui du spatial n’est pas une idée nouvelle du côté de Reims, où est basée Latitude. La société française n’est d’ailleurs pas la première au monde à faire ce pari. En effet, la startup américaine Relativity Space prévoit de son côté de produire une fusée entièrement conçue avec une imprimante 3D.
Le projet n’a pour le moment donné aucun prototype, mais il est soutenu par des levées de fonds de taille qui devrait permettre de lui donner une certaine assisse financière sur le court terme.