Vous voulez savoir si la NBA est populaire à Montréal et au Québec ?
En tous les cas, si les dirigeants du Canadien voulaient avoir une bonne idée, ils l’ont eue. En neuf minutes très exactement.
Neuf minutes. Neuf minutes. Le temps nécessaire pour vendre au complet le Centre Bell. Tous les billets mis en vente s’étaient envolés avant que Geoff Molson n’ait terminé son nœud de cravate.
Ce neuf minutes, je le tiens d’une source très, très, très fiable. Pas dix, pas huit, neuf.
Et c’était pour un match hors concours des Raptors de Toronto. Imaginez seulement un match inaugural du Victoria de Montréal de la NBA avec Bennedict Mathurin, 20 ans et toutes ses dents, sur le terrain pour le début du match.
Malheureusement pour les fans québécois, c’est à Indianapolis hier soir que Mathurin a entrepris sa carrière dans la toute puissante NBA. Mais un gars a le droit de rêver.
Vendredi dernier, Jean-Charles Lajoie a été le premier à le noter, France Margaret Bélanger et Michael Fortier étaient assis côte à côte, courtside, pour le match.
Ce n’était pas un rendez-vous galant, Michael a déjà six enfants, mais ce fut une soirée intéressante.
Qu’ont-ils pu se raconter ? Aucune idée, aucun des deux ne veut en parler. Mais ce fut intéressant pour qui sait lire sur les lèvres.
Une grande ville de sports
Michael Fortier est un fan de sports. Et un fan de la business du sport. Il a joué un rôle important dans le règlement des problèmes du Grand Prix de F1 du Canada au fil des décennies.
Et tout le monde connaît son amour du baseball. Et son amour encore bien plus grand pour le basketball. Dans son travail, Michael Fortier est avocat et banquier. Dans ses passions, il est un rassembleur.
Ça fait des années qu’il œuvre discrètement à amener une équipe de la NBA à Montréal. Avec l’aide de son ami Stéphane Crétier, président et actionnaire principal de Garda, il a même déjà rendu publiques de premières garanties de financement.
Il a rencontré à quelques reprises le commissaire de la NBA, Adam Silver, pour lui rappeler qu’à une époque pas si lointaine, Montréal était une grande ville de sports. Et même une grande ville tout court. Et qu’avec des leaders, cette ville pourrait retrouver sa vigueur.
On le sait, des milliardaires québécois s’étaient engagés à ramener le baseball majeur à Montréal. Stephen Bronfman, Alain Bouchard, Eric Boyko, Stéphane Crétier et Mitch Garber étaient prêts. Le baseball majeur a d’abord approuvé un plan de garde partagée avec Tampa avant de reculer pour mettre fin aux espoirs des promoteurs montréalais.
Mais l’argent et les gens étaient là.
Organisation prestigieuse
Jusqu’à maintenant, on a toujours entrevu le Canadien et Geoff Molson comme des locateurs d’un édifice. Mais il est maintenant évident que si des promoteurs sérieux veulent travailler à long terme pour que la NBA considère Montréal pour une expansion ou un déménagement, le Canadien et le Groupe CH doivent faire partie de la bande.
Le Canadien, même si l’équipe en arrache atrocement sur la patinoire, demeure une organisation crédible et prestigieuse dans l’industrie du sport professionnel.
Tout convaincant soit-il, Michael Fortier deviendrait une tout autre force s’il arrivait dans le bureau d’Adam Silver avec Geoff Molson ou encore mieux avec Mme Bélanger.
Ça voudrait dire une organisation propriétaire du plus grand édifice de sports et de spectacles en Amérique du Nord. Plus que le Madison Square Garden ou que les édifices de Toronto, Los Angeles, Philadelphie ou Chicago ou Boston (il y en a d’autres) qui accueillent des équipes de hockey et de basketball.
Ça voudrait dire une infrastructure déjà en place de marketing, de billetterie et d’opération. Amenez le club, on l’installe et on l’opère en quelques jours.
Ça voudrait dire une expertise déjà immense dans l’utilisation des médias radio et télévision. Contrôler pour une équipe ou pour deux, c’est même encore plus facile.
Le potentiel du marché
Il y a le marché. Est-ce que le grand Montréal et ses trois millions d’habitants, riches en diversité, pourraient faire prospérer deux équipes majeures ?
Surtout que le CF Montréal et les Alouettes en arrachent déjà aux guichets.
La réponse, on l’a eue vendredi dernier.
Le basket et le hockey sont deux marchés différents. À Toronto, les Maple Leafs et les Raptors empilent les salles remplies à répétition.
À Montréal, on peut croire que la clientèle du Canadien continuerait d’être obsédée par ses Glorieux. Clientèle plus âgée, plus bourgeoise.
Celle du Victoria de la NBA serait plus jeune, plus multiculturelle et plus entrepreneure. Parce que ça va prendre du cash pour payer des tickets courtside à 2600 $ chacun, comme Mme Bélanger a déjà eus pour un gros match des Raptors à Toronto.
Mais les 3 milliards $ pour une équipe de la NBA, c’est tout juste du déménagement de capitaux. Si ça marche pas, tu revends le bastringue 4 G$ et tu te payes des vacances.
Déjà intéressé
Et France Margaret Bélanger, fille du grand entrepreneur Walter Bélanger de Matane, elle dit quoi quand on la presse de questions ?
« Tout ce qui touche le sport professionnel nous intéresse… »
Ça veut dire que le Groupe CH est déjà intéressé.
Et que si vous voyez Michael Fortier et Mme Bélanger en tête à tête dans les prochaines semaines, écrivez-moi vite. L’endroit, le jour, l’heure, une photo n’est pas nécessaire.