Ce dimanche, une marche « contre la vie chère et l’inaction climatique » sera organisée à Paris par la Nupes, des associations et une poignée de syndicats. Elle entend « stopper le rouleau compresseur néolibéral de la macronie », selon les mots de la présidente du parlement de la Nupes Aurélie Trouvé.
La « marche », appelée de ses vœux début juillet par Jean-Luc Mélenchon, a reçu lundi le soutien de 700 syndicalistes, dont la secrétaire confédérale de la CGT, Céline Verzeletti, après le soutien d’une soixantaine de personnalités dimanche, dont la récente prix Nobel de littérature Annie Ernaux.
« Un rapport de force populaire contre le gouvernement »
« On a un cadre unitaire historique entre fédérations syndicales, associatives et les partis politiques », s’est félicitée Aurélie Trouvé lors d’une conférence de presse à Paris. L’appel n’a pas été signé par des confédérations syndicales mais par certaines fédérations, ainsi que des ONG comme Oxfam, les Amis de la Terre ou encore Attac.
Dans leur viseur: « des fins de mois de plus en plus durs et le gouvernement qui refusent d’augmenter les salaires et bloquer les prix », a indiqué Aurélie Trouvé. « Nous avons une immense responsabilité pour stopper le rouleau compresseur néolibéral de la macronie », a souligné la députée insoumise de Seine-Saint-Denis.
« Ce mouvement social d’ensemble qu’on attend depuis des années va peut-être arriver plus tôt que prévu, on doit être pris au sérieux », a prévenu Olivier Besancenot, ancien candidat NPA à la présidentielle. Pour la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot, il s’agit d’instaurer « un rapport de force populaire contre le gouvernement », un « 49.3 citoyen, alors que le gouvernement n’a que le passage en force à la bouche ».
« Nous n’aurons ni pique, ni fourche »
L’écologiste Hélène Hardy a pour sa part dénoncé « un système qui détruit sous couvert de croissance ». Le Parti socialiste n’était pas représenté, son porte-parole prévu ayant été « excusé pour raisons personnelles », selon Aurélie Trouvé. Un tweet du chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, faisant le parallèle avec la Révolution française, la semaine dernière, a causé des dissensions avec ses alliés socialistes et leur chef Olivier Faure, qui a regretté une « provocation »: « Nous n’aurons ni pique ni fourche ».
« Il y a quand même besoin d’une révolution, démocratique, sociale », a défendu le patron du PCF Fabien Roussel dans une conférence de presse sur son « tour de France » – comportant 14 déplacements, qu’il échelonnera jusqu’en mars. « Les gens ne m’interpellent pas sur le tweet de Jean-Luc Mélenchon, ils le font sur le besoin de changer les choses, je le ressens intimement de la part de gens pas excessifs ou engagés, mais modestes, simples, qui ne votent pas tous à gauche », a ajouté le député du Nord.
« Ne pas faire de surinterprétation »
S’il ne participera pas dans la manifestation dimanche, évoquant des rendez-vous en circonscription, il a demandé de « ne pas faire de surinterprétation », se défendant de faire « bande à part », alors qu’il était interrogé sa position de retrait quant aux événements de la coalition de gauche.
Interrogé sur le risque de démobilisation après les affaires Quatennens et Bayou, le député et coordinateur de Générations Benjamin Lucas a relativisé: « Le sujet n’est pas nos états d’âme personnels et si nos organisations vont bien. (…) Toutes les organisations traversent des doutes et de l’abattement ». « La lassitude de nos militants est davantage sur le fait que la presse continue de feuilletonner là-dessus », a ajouté Hélène Hardy.