Les salariés maintiennent la pression. La grève se poursuit dimanche 16 octobre dans les raffineries et les dépôts de TotalEnergies, faute d’accord avec la Confédération générale du travail (CGT) sur des hausses de salaires, malgré le compromis conclu dans la nuit de jeudi à vendredi avec deux syndicats majoritaires, la Confédération française démocratique du travail (CFDT) et la Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres (CFE-CGC).
Mais la CGT a claqué la porte des discussions, pas satisfaite de la proposition de la direction après environ trois semaines de grève : une « enveloppe » globale de hausse des salaires de 7 %, dont 5 % d’augmentation générale plus une part individuelle qui pourra différer selon les personnes.
Il est « inacceptable la poursuite de blocages » dans cinq raffineries de TotalEnergies, a jugé Le ministre des comptes publics Gabriel Attal lors du « grand rendez-vous » Europe1/CNews/Les Echos, « alors même que des accords majoritaires ont été trouvés pour revaloriser les salaires ».
« Évidemment qu’il y a un droit de grève, mais à un moment le pays doit aussi pouvoir fonctionner, a ajouté le ministre. Ce qui est certain c’est que vous avez quelques syndicalistes qui parfois donnent l’impression de s’assoir sur les intérêts de millions de Français. »
Près d’un tiers des stations-service « en difficulté »
Samedi, 27,3 % des stations-service du pays étaient considérées « en difficulté », c’est-à-dire affectées par la rupture d’au moins un de leurs produits, selon la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, soit une légère amélioration par rapport à la veille (28,5 %).
En région Ile-de-France, ce taux était bien plus élevé – 39,9 % – et en progression de près de trois points de pourcentage.
Des votes pour la poursuite du mouvement ont lieu à chaque relève, et celui-ci a été reconduit sur les cinq sites de TotalEnergies en France : la raffinerie de Normandie située près du Havre, la plus importante de France, Donges (Loire-Atlantique), la Mède (bioraffinerie dans les Bouches-du-Rhône), Feyzin (raffinerie dans le Rhône) et Flandres (dépôt de carburant dans le Nord).
« L’objectif est maintenant de rassembler les Français autour d’une même revendication »
Des livraisons ponctuelles de carburant ont toutefois pu se faire à partir de Donges, samedi. « Nous avons ouvert ces robinets pour détendre l’atmosphère. L’objectif n’est pas de diviser les Français, de créer des tensions, l’objectif est maintenant de rassembler les Français autour d’une même revendication », avait expliqué, samedi, Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire CGT TotalEnergies.
La CGT compte poursuivre le mouvement jusqu’à mardi 18 octobre, journée de « mobilisation et de grève » interprofessionnelle à laquelle ont aussi appelé Force ouvrière (FO), Solidaires et la Fédération syndicale unitaire (FSU).
Parallèlement, dimanche, doit avoir lieu une marche contre « la vie chère et l’inaction climatique », à l’appel de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale.