La Fédération internationale de ski (FIS) a été rattrapée par les réalités environnementales. Après avoir annulé, samedi 22 octobre, les deux descentes hommes prévues les 29 et 30 octobre, la FIS a annoncé, ce mardi 25 octobre, également renoncer à celles des femmes (5-6 novembre). La faute à des « températures anormalement chaudes » et au manque de « sécurité ».
Il s’agit là d’un échec pour la FIS, contrainte d’annuler totalement sa nouvelle étape phare. Lors de la cérémonie de début de saison, à Sölden (Autriche), vendredi 21 octobre, Johan Eliasch, le président de la FIS, avait insisté sur l’importance de ce nouveau projet qui s’annonçait spectaculaire, avec un départ à 3 700 m d’altitude et une piste transfrontalière au pied de l’iconique Cervin. « Après Sölden, il ne se passait rien pendant un mois. Nous voulions pouvoir combler les trous du calendrier, avait-il alors indiqué. Zermatt est une superbe opportunité, une étape importante. »
« Il nous faut revoir tout le projet »
Mais le réchauffement climatique et un nouvel été caniculaire qui a aggravé la fonte des glaciers – ils ont perdu plus de 6 % de leur volume total en Suisse, un record – ont contrecarré leurs plans. « Il nous faut revoir tout le projet et trouver une meilleure solution pour le calendrier. Les courses ont sûrement été placées trop tôt, avait admis, dès samedi, le directeur des courses hommes de la FIS, Markus Waldner. Nous devons respecter Dame nature. Le climat change, nous avons des étés caniculaires, ce sont des signaux que nous devons observer et respecter ».
Même constat du côté du président de la fédération suisse, Urs Lehmann, qui considère qu’il faudrait mettre ces courses « deux semaines plus tard » dans le calendrier de la saison prochaine et qui aurait voulu qu’elles n’aient lieu qu’à partir de 2023, la FIS ayant « mis beaucoup de pression » pour qu’elles soient organisées dès cette année.
La FIS avait déjà reçu des critiques pour son manque de considération et lucidité sur les questions environnementales, notamment de la part de Johan Clarey. Le vice-champion olympique de descente avait qualifié cette nouvelle descente de « non-sens » environnemental et logistique. « On voit que les conditions sur les glaciers sont de pire en pire chaque année, cette étape demande des moyens énormes. (…) Je ne comprends pas, ça ne va pas dans le sens dans lequel devrait aller la FIS », avait-il expliqué à l’AFP.
La FIS va désormais devoir faire en sorte que ce faux pas ne se reproduise pas. D’autant plus que, d’après les médiaux locaux autrichiens, la piste de Lech (Autriche), où doit reprendre la saison les 12 et 13 novembre, est pour l’instant vierge de neige, et les températures élevées ne permettent pas d’utiliser les canons pour en créer de l’artificielle.