La famille d’un manifestant grièvement blessé lors des manifestations violentes contre un projet de retenue d’eau dans les Deux-Sèvres a porté plainte contre X pour « tentative de meurtre et entrave volontaire à l’arrivée des secours ». L’homme, âgé de 32 ans et originaire de Toulouse, a été gravement blessé à la tête lors des affrontements avec les gendarmes survenus autour du chantier d’une mégabassine à Sainte-Soline. Il a été transporté à l’hôpital de Poitiers et est toujours entre la vie et la mort.
L’enquête sur ces faits a été transférée du parquet de Niort à celui de Rennes en raison de sa compétence militaire. Les autorités et les organisateurs de la manifestation espèrent que cet homme sortira du coma et que son état s’améliorera sans trop de séquelles.
La famille soutient que la blessure a été causée par une grenade lacrymogène tirée par les gendarmes et dénonce une entrave délibérée à l’arrivée des secours. Les élus et les observateurs de la Ligue des droits de l’Homme, présents sur les lieux, ont également dénoncé plusieurs cas d’entraves par les forces de l’ordre à l’intervention des secours.
Un enregistrement révélé par le journal Le Monde et Mediapart prouve que les secours n’ont pas eu l’autorisation d’intervenir. Depuis samedi, les autorités expliquent le délai d’arrivée des secours par la nécessité de sécuriser les lieux, alors que des affrontements avaient repris, selon elles, entre manifestants et forces de l’ordre.
La préfète des Deux-Sèvres a pour sa part indiqué dans un rapport remis au ministère de l’Intérieur que les secours ont réalisé leur mission dans un contexte difficile, en raison de la nécessité de garantir leur accès au plus proche des blessés, alors que les heurts n’avaient pas cessé, voire reprenaient. L’enquête devra faire la lumière sur ces accusations d’entrave à l’arrivée des secours et déterminer les responsabilités de chacun.