Le 19 avril, la Commission européenne a mené des inspections inopinées dans les locaux de plusieurs entreprises du secteur de la mode, soupçonnées d’entente dans plusieurs États membres de l’Union européenne. Des inspecteurs du fisc italien ont également participé à ces inspections chez Gucci, la marque italienne filiale du groupe français Kering, à Milan, dans le nord de l’Italie, selon Reuters.
La Commission a précisé que les entreprises concernées pourraient avoir enfreint les règles de l’UE interdisant les ententes et les pratiques commerciales restrictives. Kering a confirmé que le groupe coopérait pleinement avec la Commission dans le cadre de cette enquête. Toutefois, la société n’a pas précisé quel site de Gucci était concerné et n’a pas révélé si d’autres marques italiennes ou françaises de Kering étaient également sous les projecteurs des enquêteurs.
Cette enquête pourrait avoir un impact sur l’image de Gucci et de Kering, qui pèse lourd dans les comptes de la marque italienne. Ses ventes représentent plus de la moitié des 20 milliards d’euros de son chiffre d’affaires en 2022.
Gucci, dirigée par Marco Bizzarri depuis janvier 2015, a déjà fait l’objet d’une enquête pour un contentieux d’évasion fiscale, lors du transit de toutes les marchandises Gucci dans une filiale en Suisse entre 2011 et 2017. Kering a dû payer 1,25 milliard d’euros aux autorités italiennes du fisc pour résoudre ce contentieux en 2019.
La marque traverse également une passe difficile depuis le départ de son directeur artistique, Alessandro Michele, annoncé à la fin de 2022 et effectif depuis le début de 2023. En mars, la Commission européenne a mené des inspections au sein des locaux des quatre plus grands fabricants d’arômes et de parfums pour des pratiques anticoncurrentielles, les suisses Firmenich et Givaudan, l’allemand Symrise et l’américain IFF.
Cette nouvelle enquête pourrait faire du bruit dans le monde feutré du secteur du luxe, qui a été relativement épargné par les conséquences économiques de la pandémie et qui a constaté une augmentation de la demande dans les pays asiatiques, notamment en Chine et au Japon, au cours des derniers mois. Les maisons de luxe, comme Gucci, ont adapté leur stratégie en se concentrant davantage sur la vente en ligne et en renforçant leur présence sur les réseaux sociaux, afin de toucher la génération Y et la génération Z, les principales consommatrices de luxe.