Les écoles, les prisons ou les hôpitaux pourraient devoir ajouter une option végane à leur menu. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) s’apprête à trancher sur la question, après deux recours d’un ancien détenu de la prison de Champs-Dollon à Genève et d’un ancien patient du CHUV.
Tous deux reprochaient aux institutions de ne pas avoir respecté leur régime végane. La majorité des hôpitaux romands indiquent toutefois que proposer une telle option serait contraignant et coûteux, puisque difficilement compatible avec une production de masse.
Les hôpitaux assurent s’adapter au cas par cas si un patient fait une demande. Dans certains établissements, une validation médicale est nécessaire.
En pratique, cela peut néanmoins s’avérer fastidieux, et des erreurs sont parfois commises. C’était notamment le cas pour l’ancien patient du CHUV qui a fait recours à la CEDH: il avait retrouvé à plusieurs reprises sur son plateau des oeufs ou des produits laitiers, alors qu’il avait demandé des repas véganes.
Substances nécessaires
L’Hôpital de l’Île à Berne propose un repas végane sur le menu, depuis plus de trois ans. Pour le directeur du secteur hôtelier, Vinzenz Meier, produire ces quelques repas véganes ne demande pas un effort considérable, mais une attention particulière.
« D’un point de vue scientifique, une alimentation purement végétalienne n’apporte pas toutes les substances nécessaires comme la vitamine B12 », explique-t-il dans La Matinale de la RTS. « Mais on a établi, en accord avec notre commission pour les questions de nutrition, que ce n’est pas nuisible pour la santé lors d’un séjour de cinq jours en moyenne. Et si quelqu’un est déjà carencé, il ne peut pas commander de repas végane, ou alors on compense avec des compléments alimentaires. »
« Montrer l’exemple »
Amandine Chatellard, responsable Romandie chez Suisseveg, association qui défend les intérêts des personnes végétariennes et véganes, se félicite de cette démarche. Pour elle, proposer un repas végane est même bénéfique.
« Les Suisses consomment trois fois trop de viande. A notre sens c’est logique que les établissements publics montrent l’exemple avec des alternatives végétariennes et véganes. C’est nécessaire pour préserver la population et l’environnement. »
Les hôpitaux et autres institutions seront-ils forcés à terme de proposer ces repas véganes? La décision de la Cour européenne des droits de l’homme devrait tomber au début de l’année prochaine.
Gabriela Cabré/asch