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La Caisse de dépôt partenaire de beaucoup moins d’entreprises d’ici

La Caisse de dépôt partenaire de beaucoup moins d’entreprises d’ici


Le nombre d’entreprises québécoises dans lesquelles la Caisse de dépôt détient des investissements a reculé de près de 28 % en quatre ans, a constaté Le Journal.

À la fin de 2017, la Caisse détenait des investissements directs ou indirects dans 756 entreprises québécoises, a indiqué l’institution en réponse à une demande d’accès à l’information. Quatre ans plus tard, ce nombre avait reculé à 548 entreprises.

Le nombre d’entreprises québécoises dans lesquelles la Caisse détient des investissements directs est demeuré relativement stable, s’établissant à 189 à la fin de 2021, contre 185 en 2017.

Investissements indirects en baisse

Par contre, le nombre d’investissements que la Caisse détient indirectement, soit par l’entremise de fonds, a reculé nettement, passant de 571 en 2017 à 359 en 2021.

« La variation s’explique essentiellement par l’expiration ou le non-renouvellement de nos investissements dans trois fonds, avec la même institution », a indiqué Claude Mikhail, responsable de l’accès à l’information à la Caisse.

Kim Thomassin, la vice-présidente responsable des investissements au Québec, n’était pas disponible pour répondre aux questions du Journal. 

La Caisse de dépôt et placement n’a pas voulu dire quels étaient les trois fonds qui ont pris fin. On constate toutefois que trois fonds gérés par la firme torontoise Onex ne figurent plus dans le dernier rapport annuel de l’institution. Onex a notamment investi dans les entreprises québécoises Englobe et Walter Technologies.

Double mission

Luc Bernier, professeur à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa, s’étonne que la Caisse soit moins présente au sein des entreprises québécoises. Il rappelle qu’en vertu de sa loi constitutive, l’institution a deux rôles : générer du rendement et contribuer au développement économique du Québec.

« La finance québécoise, c’est dans leur ADN, en théorie, depuis 1965 et ils sont censés s’en occuper », lance-t-il.

« Même s’il y a un coût à travailler avec les petites entreprises – ça prend beaucoup de transactions avant d’arriver à 100 millions $ –, c’est leur job, ajoute-t-il. S’ils n’en veulent plus, qu’ils nous le disent. »

Poids stable en dollars

Malgré la baisse du nombre d’entreprises où la Caisse est présente, la valeur de ses investissements dans le secteur privé québécois a progressé de près de 42 % depuis 2017, pour se chiffrer à 60,2 milliards $ à la fin de 2021.

« L’augmentation de la valeur de l’actif au Québec s’explique principalement par une augmentation de nos investissements en direct dans les entreprises québécoises, que ce soit par des réinvestissements dans des sociétés en portefeuille ou de nouveaux investissements, ce qui procure un impact plus fort [que par l’entremise de fonds] », a précisé M. Mikhail.

Le poids des investissements dans des entreprises québécoises dans l’ensemble du portefeuille de la Caisse est toutefois demeuré stable depuis 2017, atteignant un peu plus de 14 %.

  • Depuis 2020, la Caisse a lancé trois programmes pour aider les PME d’ici : Équité 25-3, Repères numériques et Ambition ME.

La Caisse de dépôt en bref

  • Actif net au 30 juin : 392 milliards $
  • Employés : 1454 (2336 en incluant les filiales)
  • Filiales : Ivanhoé Cambridge, Otéra Capital, CDPQ Infra 

Quelques gros investissements récents à l’étranger

La Caisse est de plus en plus présente dans le monde. Voici quelques-uns des investissements qu’elle a réalisés récemment à l’extérieur du Canada.

Elle finance le géant KKR en France

La semaine dernière, la Caisse a annoncé qu’elle a participé, à titre de prêteuse principale, au financement de 650 millions $ qui a permis à la firme d’investissement KKR de mettre la main sur Albioma, un producteur français d’énergie renouvelable.

Deux transactions au Japon

À la fin d’octobre, la Caisse s’est engagée à investir 637 millions $ dans la firme d’énergie renouvelable japonaise Shizen Energy. Une dizaine de jours plus tôt, le bas de laine des Québécois avait prêté 90 millions $ à l’entreprise singapourienne Vena Energy pour financer un projet d’énergie solaire au Japon.

Près de 900 M$ en Australie

À la fin d’octobre, la filiale immobilière de la Caisse, Ivanhoé Cambridge, a annoncé son intention d’investir près d’un milliard de dollars australiens (870 millions $ CA) dans Scape Core, qui détient le plus important portefeuille de résidences étudiantes en Australie, soit 27 immeubles et plus de 13 000 lits.

Un pari sur l’agriculture intérieure

Au début d’octobre, la Caisse a mené un financement qui a permis à l’américaine Soli Organic de récolter près de 125 millions $ US (168 millions $ CA). Soli est une entreprise d’agriculture intérieure qui produit des aliments biologiques.

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