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La Banque interaméricaine de développement limoge son président

La Banque interaméricaine de développement limoge son président


Mauricio Claver-Carone, alors président de la Banque interaméricaine de développement, lors d’une conférence à Beverly Hills, en Californie, le 19 octobre 2021.

Mauricio Claver-Carone n’est plus le président de la Banque interaméricaine de développement (BID). Celui qui avait été le candidat de Donald Trump à la tête de cette institution, première source de financement des pays latino-américains, a été limogé, lundi 26 septembre, par le conseil des gouverneurs de la BID après qu’une enquête a conclu qu’il avait entretenu une relation intime avec une subordonnée.

Cet avocat états-unien de 47 ans, d’origine cubaine, avait été élu à ce poste en septembre 2020, rompant avec une tradition, non écrite mais toujours respectée depuis la création de la BID, en 1959, que l’institution soit présidée par une personnalité d’un pays d’Amérique latine.

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Le conseil des gouverneurs, plus haute instance de la banque composée des ministres des finances de ses quarante-huit Etats membres – dont les Etats-Unis, principaux bailleurs, et quatorze pays de l’Union européenne –, a pris la décision de le destituer lors d’un vote électronique commencé vendredi. Son renvoi avait été recommandé par le conseil d’administration après la remise du rapport du cabinet d’avocats Davis Polk, qui concluait que M. Claver-Carone avait entretenu une relation intime avec une employée de la banque, à qui il aurait également accordé un traitement de faveur en augmentant son salaire de 40 %.

M. Claver-Carone a nié toutes les accusations, assuré que le processus était entaché d’irrégularités et dénoncé une enquête « arbitraire », résultat d’une manœuvre politique visant à le démettre de ses fonctions.

Une élection âprement débattue

Son élection avait été l’enjeu d’une âpre bataille diplomatique pour éviter ce que certains percevaient comme une nouvelle atteinte au multilatéralisme de la part de M. Trump. Seize pays, dont la France, s’étaient abstenus de voter, signe du rejet que cette candidature avait inspiré dans la région et dans le monde. Une fronde avait été menée par Buenos Aires, qui présentait son propre candidat. L’Argentine – suivie par le Chili, le Costa Rica, le Mexique et par le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell – considérait que le vote devait être repoussé, la pandémie de Covid-19 ne permettant pas un débat en présentiel à la hauteur des enjeux.

Beaucoup craignaient aussi qu’un président de la BID aligné sur la politique de M. Trump – en cas de réélection – ne sape l’une des institutions capables d’amortir le coût de la crise sanitaire et n’oriente différemment les aides. L’espoir était qu’une abstention massive (75 % des votes étant nécessaires pour la validation du scrutin) ait permis de reporter l’élection à mars 2021, après la présidentielle américaine du 3 novembre.

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