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Kaïs Saïed redore son blason sur la scène internationale, malgré le durcissement du régime

Kaïs Saïed redore son blason sur la scène internationale, malgré le durcissement du régime


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Le président tunisien Kaïs Saïed au 18e sommet de la francophonie à Djerba, le 19 novembre 2022.

Le sommet de la francophonie a été un « succès », « malgré les tentatives de le compromettre », s’est félicité le président tunisien dimanche 20 novembre à l’issue de cette rencontre qui a réuni une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement sur l’île de Djerba, au sud du pays, dans un contexte intérieur tendu. Kaïs Saïed comptait sur ce sommet pour sortir son relatif isolement diplomatique. En dépit des inquiétudes exprimées par les défenseurs des droits humains face à la tournure autoritaire que prend la Tunisie, c’est désormais chose faite.

Jusque-là, l’action diplomatique du président tunisien s’était limitée à quelques apparitions, notamment lors de la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique qui s’est déroulé à Tunis en septembre. Ces derniers mois, l’accueil d’un leader sahraoui à Tunis et les critiques adressées aux Etats-Unis, accusés d’ingérences dans les affaires tunisiennes, avaient été pointés du doigt par des experts en diplomatie. Sans compter la froideur du Canada qui avait plaidé pour un report du sommet de la francophonie, jugeant la situation tunisienne « préoccupante ». Son premier ministre Justin Trudeau s’est finalement rendu à Djerba, mais il ne s’est pas entretenu avec Kaïs Saïed.

Encadré par un important dispositif sécuritaire, le sommet s’est tenu sans anicroches, et là est l’essentiel pour le président tunisien, d’autant qu’Emmanuel Macron l’a gratifié de paroles amicales. Cette relation franco-tunisienne pragmatique « est stratégique, souligne Youssef Cherif, analyste politique, parce que malgré tout Kaïs Saïed reste populaire. La France a d’ailleurs répété à plusieurs reprises qu’elle ne voulait pas intervenir dans la souveraineté tunisienne ».

Poursuivre sur la voie de l’austérité

Emmanuel Macron a en effet estimé dans un entretien à TV5-Monde qu’il ne lui revenait pas « d’expliquer au président tunisien ce qu’il doit faire dans son pays ». Il a également dit souhaiter que « le changement politique [mené par M. Saïed] aille jusqu’au bout », même s’il a appelé à rester « vigilant » sur la question des droits et des libertés. Une position qui tient, selon Wahid Ferchichi, cofondateur de l’Association de défense des libertés individuelles (ADLI), à trois grands facteurs : « La pression migratoire, l’instabilité au Sahel et le besoin de conserver de bonnes relations avec l’Algérie, précieux allié de la Tunisie ».

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