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Jack Ma dépose les armes (avec Ant Group)

Ant Group antitrust


Suite et fin de l’aventure très controversée, aux yeux de Pékin, de Jack Ma et Ant Group. La fintech chinoise qui devait entrer en Bourse en 2020, a décidé par son Conseil d’administration d’éloigner l’entrepreneur. “Aucun actionnaire, seul ou conjointement avec d’autres parties, n’aura le contrôle de Ant Group” déclarait l’entreprise dans un communiqué. Le milliardaire avait déjà ralenti le rythme dans sa carrière professionnelle et pris ses distances pour s’établir au Japon au cours de l’année 2022.

Le droit de vote de Jack Ma et ses intérêts économiques dans Ant Group ne sont pas révoqués, mais désormais fortement abaissés. Il ne faisait déjà plus partie de la direction mais désormais, ses parts dans les décisions passent de plus de 50 % à seulement 6,2 %. Une modification de taille dans la structure d’actionnariat, qui comme prévu, ne permettra à aucun membre d’avoir un pouvoir majoritaire. Ant Group, le pire ennemi du gouvernement, avait de quoi menacer la souveraineté économique du pays et sa mainmise sur l’argent.

Pour rappel, Ant Group, avec Alibaba pour le e-commerce et l’information, atteignait une taille conséquente et voulait prendre en charge les prêts pour les particuliers et des produits d’assurance. Le tout sans la supervision de l’Etat. Tout cela était bien parti pour fonctionner, tant Alipay, l’application de Ant Group, possède plus de 730 millions d’utilisateurs en Chine.

Le milliardaire avait aussi, ouvertement, critiqué la position du président Xi Jinping sur son refus d’avoir des entreprises aux objectifs de taille et ouverts sur l’international. Il pointait également du doigt l’animosité de ce dernier pour la libéralisation financière. À la suite, les régulateurs financiers avaient contraint l’entreprise à payer une amende de 2,8 milliards de dollars pour abus de position dominante.

La renaissance embrigadée de Ant Group

Après avoir fait du ménage dans la direction et repris la supervision sur les décisions, le gouvernement chinois lâche du lest pour ne pas que Ant Group ne meure pour autant. Ses technologies peuvent être d’une aide importante pour le pays et cela pourrait expliquer le feu vert donné à la fintech pour de renouer avec les capitaux. Ainsi, la branche destinée aux prêts pour les particuliers de Ant Group a reçu l’accord pour l’injection de 1,5 milliard de dollars d’équivalent en yuans, afin de réamorcer son activité. Le site Fortune rappelait ainsi que Ant Group pourrait émettre 400 à 500 milliards de yuans en plus de prêts pour les populations.

Au lendemain d’une vague de contaminations à la COVID-19 particulièrement violente, le pays veut pouvoir rouvrir au plus vite ses commerces et relancer son économie. Des outils tels que ceux développés par Ant Group sont donc d’une grande aide. Sans Jack Ma, sans une structure opportune pour voir émerger un nouveau chef, Pékin a don réussi à embrigader la pépite de la finance pour en faire sienne. Selon Guo Shuqing, secrétaire du Parti communiste chinois de la Banque populaire de Chine (PBOC), cette tendance pour une politique moins restrictive sera généralisée à toutes les autres sociétés dans le viseur ces deux dernières années. Une campagne de répression qui touche à sa fin, non pas que le gouvernement ait changé d’avis, mais que désormais, plus aucune ne pourra mener de stratégie comme l’a fait Jack Ma avec son empire.

Les charges sont désamorcées, les armes remises à Pékin.

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