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Il y a quelque chose d’embarrassant avec les comptes de Revolut

Carte Metal Revolut caracteristiques


Les comptes de Revolut les mieux gardés ne sont pas ses comptes courants. Ce sont ses comptes financiers. La néo-banque vient de dépasser les 25 millions de clients et souhaite maintenant partir en direction de l’Inde. Mais elle vient, une nouvelle fois, de retarder la publication de bilan annuel. Nous ne parlons pas des chiffres pour l’année 2022 mais bien ceux de l’année 2021, qui continuent de rester bien cachés depuis plusieurs mois.

Au départ, Revolut devait les publier en septembre dernier. Puis, l’établissement avait repoussé la date au 31 décembre prochain. Mais il faudra encore attendre 2023, selon des informations exclusives publiées par le média AltFi. S’agirait-il d’une pression en interne ? D’une pression externe en provenance des régulateurs ? Une difficulté de la part des cabinets d’audit ? Rien, absolument rien, n’est précisé à ce stade.

Un indice se trouve cependant dans les pages du Financial Times de septembre dernier. Lorsque Revolut repoussait pour la première fois l’échéance de la publication de ses comptes, le journal financier américain apportait comme justificatif que le régulateur britannique n’avait pas accepté les documents envoyés par le cabinet d’expertise comptable BDO. Les conclusions apportées étaient “inadéquates” selon le régulateur, avec “un risque d’anomalies significatives inacceptablement élevé”.

Le modèle d’affaires de Revolut serait, sur la base des comptes 2021, rentable à l’entreprise, affirmait son patron et fondateur Nik Storonsky il y a quelques semaines. Pour la plupart des startups, notamment chez les néo-banques, c’est le Graal. Passer dans le vert confirmerait que la solution de l’établissement est durable, à l’heure où sa principale source de revenus reste dépendante de l’utilisation des cartes bancaires des clients.

Pour le régulateur, ce serait d’ailleurs sur ce point que les chiffres poseraient problème. La méthode d’enregistrement des transactions, pour découler sur le montant des revenus, se limiterait à des critères qui ne plaisent pas aux gendarmes financiers, car ils seraient selon eux un reflet faussé de la réalité et donc de la santé de l’entreprise. Cette confrontation avec les régulateurs explique peut-être aussi pourquoi, la néo-banque née en Angleterre, ne possède pas encore de licence en tant qu’établissement de crédit (comme une vraie banque) dans son propre pays.

Du retard sur des produits en France

Dans les autres pays européens, plusieurs nouveautés attendues tardent d’arriver aussi. En France, l’année dernière, Revolut devenait “une vraie banque” et proposait à ses clients d’obtenir un IBAN français, plutôt que l’IBAN lituanien rattaché à leur compte et qui posait problème face à la discrimination à l’IBAN. Depuis cette arrivée, rien n’a bougé du côté du crédit, du découvert autorisé, ou encore de l’épargne. Or avec ses licences bancaires actuelles sur le vieux continent, Revolut peut prétendre à de tels produits.

Au final, quelque chose semble ralentir Revolut. Ce ne sont plus les différents confinements, qui lui ont obligé de trouver de la rentabilité ailleurs que via ses cartes bancaires, mais cette fois-ci les régulateurs qui posent problème et qui poussent Revolut à devoir revoir sa stratégie. Globalement, on constate un retour vers la stratégie initiale de la néo-banque, à savoir d’atteindre 100 millions de clients pour pouvoir compter que sur ses le taux d’interchanges de ses cartes pour gagner d’argent. À voir ce que nous réservera 2023, en plus de la publication des comptes 2021.

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