« Je peux être d’accord ou pas avec leurs idées mais je dois montrer du respect » au Qatar, a déclaré lundi le capitaine de l’équipe de France, Hugo Lloris, interrogé sur le port d’un brassard en faveur de l’inclusion durant le Mondial. « Avant d’entreprendre des choses, il faut l’accord de la Fifa et de la Fédération. Sur ce dossier, j’ai mon opinion personnelle et ça rejoint un peu celle du président (de la FFF Noël Le Graët, ndlr) », a déclaré le gardien des Bleus en conférence de presse à Clairefontaine.
Un brassard contre l’homosexualité en discussions
« Lorsqu’on accueille des étrangers en France, on a souvent l’envie qu’ils se prêtent à nos règles et respectent notre culture. J’en ferai de même lorsque j’irai au Qatar. Je peux être d’accord ou pas d’accord avec leurs idées mais je dois montrer du respect par rapport à cela », a-t-il poursuivi. Plusieurs capitaines de sélections européennes, dont la France, ont porté en septembre un brassard à bandes colorées en faveur de l’inclusion et contre les discriminations. L’initiative doit être prolongée durant le Mondial 2022 au Qatar, un pays où l’homosexualité est criminalisée.
En l’absence de Lloris, forfait, c’est le vice-capitaine Raphaël Varane qui avait porté ce brassard en septembre. Mais le président de la FFF aimerait que Lloris y renonce à Doha, pour la Coupe du monde 2022. « J’aime autant qu’il ne le fasse pas », a déclaré Noël Le Graët en novembre auprès du quotidien L’Equipe. « On va jouer dans un pays que l’on doit respecter. Mais s’il faut le porter, on le portera. Ce n’est pas que je ne suis pas favorable à ce brassard, mais quelques fois, je me dis que l’on veut être tellement donneurs de leçons qu’il faudrait regarder aussi ce qui se passe chez nous », a affirmé le dirigeant.
« Des sujets sur lesquels on ne peut pas rester insensibles »
La question des droits des travailleurs migrants et de l’homosexualité au Qatar est régulièrement posée par des ONG depuis l’attribution de la Coupe du monde 2022, au riche État gazier du Golfe, en 2010. Les Bleus sont régulièrement appelés à se prononcer sur ces sujets, notamment par l’ONG Amnesty International.
« Ce sont des sujets sur lesquels on ne peut pas rester insensibles », a déclaré lundi Lloris. « Je ne peux pas vous répondre maintenant mais quelque chose sera mise en place, vous serez mis au courant en temps et en heure, je pense d’ici peu. » Lundi, les joueurs de l’équipe d’Australie de football – qui avaient dénoncé en octobre des violations des droits au Qatar tout en reconnaissant que des progrès avaient été réalisés – ont annoncé mettre de côté les questions liées aux droits humains au Qatar pour se concentrer uniquement sur la compétition.