Le Fonds monétaire international appelle la France à mettre un terme au « quoi qu’il en coûte » en repoussant notamment la nouvelle baisse de cet impôt qui frappe les entreprises.
Dans son sévère recadrage au sujet de la politique économique de la France, le FMI exhorte le gouvernement à arrêter le fameux « quoi qu’il en coûte » en ciblant mieux les aides et en repoussant certaines baisses d’impôts, afin de ne pas creuser davantage le déficit public.
Une accusation rejetée par le gouvernement qui estime que ses dernières mesures s’éloignent justement du « quoi qu’il en coûte » (exemple avec les 15% d’augmentation pour le gaz et l’électricité en 2023 qui touchera tous les foyers). Quant aux baisses d’impôts, notamment de production, il serait inconcevable selon lui de les reporter.
« Je suis en profond désaccord avec ça », assène Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics ce dimanche dans BFM Politique.
Mesure soutenue par LR
« Si on a le niveau de chômage le plus bas depuis 15 ans, c’est précisément parce qu’on a baissé les impôts de production qui pesaient sur l’industrie. Il y a deux ans, ces impôts étaient 7 fois plus élevés qu’en Allemagne » posant la question de l’attractivité, souligne le ministre. « On a commencé à les baisser, maintenant ils sont 4 fois plus élevés qu’en Allemagne ».
Rappelons que dans son projet de loi de finances pour 2023, le gouvernement a planifié la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) en deux ans, compensée par une fraction de TVA.
« Une mesure de soutien à notre industrie », qui « permettra d’obtenir 0,7 point de PIB en plus », détaillait Gabriel Attal il y a quelques mois, soulignant que « 75% des gains iront pour les PME et ETI ».
Problème, il y a quelques jours, le Sénat a finalement rejeté par un vote à main levée, l’article, sous la pression d’élus centristes.
Le texte avait pourtant reçu le soutien des Républicains: « Les sénateurs LR regrettent qu’une majorité de sénateurs venus de différents groupes ait voté contre la suppression de la CVAE », a réagi le groupe dans un communiqué, jugeant « indispensable » la poursuite de la réduction des impôts de production. L’article devra donc repasser à l’Assemblée nationale.