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Le Parlement a adopté définitivement vendredi, par un vote du Sénat, un dernier budget rectifié pour 2022, prévoyant une rallonge anti-inflation de 2,5 milliards d’euros afin de financer notamment un chèque énergie pour 12 millions de ménages. Par 252 voix pour, 16 contre, et 76 abstentions, le Sénat dominé par la droite a validé ce texte, qui avait fait l’objet en début de semaine d’un accord avec les députés.
Rallonges en faveur des collectivités
Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a salué « une bonne nouvelle pour les Français » face au « choc énergétique », alors que « la vie chère met notre société à rude épreuve ». Mesure phare, le chèque énergie, de 100 à 200 euros par ménage, sera versé d’ici la fin de l’année. Parmi les autres dispositions figurent une aide de 230 millions d’euros pour les ménages se chauffant au bois, un soutien aux universités pour leurs factures d’énergie et encore le financement de la prolongation de ristourne de 30 centimes par litre à la pompe jusqu’à la mi-novembre.
Les sénateurs ont permis des rallonges en faveur des collectivités, notamment pour la réfection des ponts et routes, pour 100 millions d’euros au total. Le rapporteur général Jean-François Husson (LR) s’est félicité de ce collectif budgétaire allant dans la « bonne direction », tout en gardant la maîtrise des comptes. Les groupes LR, de l’Union centriste, RDPI à majorité Renaissance, RDSE à majorité radicale et les Indépendants se sont prononcés en faveur du texte, les communistes contre, tandis que socialistes et écologistes se sont abstenus.
Des aides « plus ciblées »
Eric Bocquet (PCF) a jugé ce paquet de mesures insuffisant alors que « l’inflation se confirme ». « L’inflation devrait rester élevée » et les aides seront distribuées de façon « plus ciblée » à l’avenir, a confirmé le ministre, en relevant que « notre économie résiste ». A l’Assemblée nationale mercredi, où ce projet de loi de finances rectificative avait été validé par 187 voix contre 60, les communistes et les élus RN avaient voté contre, tandis que les autres groupes de gauche s’étaient abstenus, tout comme les députés LR.
Pour faire passer son texte, le gouvernement n’a pas eu à engager sa responsabilité par l’article 49.3 de la Constitution, comme il l’a fait pour les budgets 2023 de l’État et de la Sécurité sociale, en cours d’examen. Gabriel Attal a fait valoir qu' »il n’y a pas de petite victoire », et que cette « co-construction » est « la méthode attendue par les Français ». Cette validation montre « la capacité du Parlement à travailler en bonne intelligence », « pour peu que le gouvernement entende », lui a rétorqué Stéphane Sautarel (LR).