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face aux djihadistes, « la télécommande est entre nos mains, pas entre celles de la France »

face aux djihadistes, « la télécommande est entre nos mains, pas entre celles de la France »


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Le président du Niger, Mohamed Bazoum, arrive à Charm El-Cheikh (Egypte) à l’occasion de la COP27, le 7 novembre 2022.

Président du Niger depuis avril 2021, Mohamed Bazoum est aujourd’hui l’un des derniers chefs d’Etat au Sahel à ne pas être arrivé au pouvoir par un coup d’Etat. Il est aussi l’un des meilleurs alliés de Paris dans cette région. Il se considère comme soutenu par la France et non soumis à elle dans la lutte contre les djihadistes au Sahel.

Depuis son départ du Mali, l’armée française s’est en partie redéployée au Niger. Comment jugez-vous la collaboration qui s’est mise en place avec vos soldats ?

Mohamed Bazoum Nous menons des opérations à notre frontière avec le Mali qui se passent dans d’excellentes conditions. C’est vrai que nous ne sommes pas dans un contexte de belligérance très forte, mais le service est assuré de façon tout à fait satisfaisante. Des patrouilles sont menées ensemble, avec l’utilisation des moyens des uns et des autres, et, quand nous avons besoin de moyens que nous n’avons pas, en particulier aériens, c’est la France qui nous soutient.

L’efficacité de leur action n’est-elle pas limitée par le fait que vous ne pouvez plus mener des opérations transfrontalières au Mali, où peuvent se replier les djihadistes ?

Oui, bien sûr, mais nous respectons la frontière du Mali. L’idéal aurait été que nous soyons dans des conditions de coopération opérationnelle avec tous nos voisins. C’est ce que nous nous efforçons de faire avec les Burkinabés. Ils ont quelques soucis pour le moment mais, dès qu’ils seront prêts, nous allons reprendre les opérations conjointes. Ce n’est malheureusement pas le cas pour le moment avec le Mali, avec lequel nous n’avons plus de relations militaires.

Ne craignez-vous pas que le redéploiement de l’armée française au Niger exacerbe le sentiment antifrançais qui s’exprime chez vous comme ailleurs dans la région ?

Quand nous éliminons seize terroristes le 11 novembre, en quoi cela pourrait-il provoquer un sentiment contre les Français ? Bien au contraire. Nous avons une petite opinion à Niamey, qui s’exprime par moments mais qui ne mobilise guère les foules. En ce qui concerne le Niger dans son ensemble, je n’ai pas l’impression d’avoir affaire à un sentiment antifrançais d’envergure. Si c’était le cas, j’aurais été bien plus prudent. J’ai été élu, mon parti fait face à des élections tous les cinq ans, et nous ne ferons jamais rien qui soit de nature à nous mettre en porte-à-faux avec notre opinion.

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