L’Ukraine a accueilli l’année nouvelle dans une obscurité profonde, dont il semble impossible de s’échapper. En effet, derrière les fenêtres, tout est noir et il faut attendre le retour de l’aube ou le rétablissement de l’électricité pour que la lumière revienne.
Halyna Krouk, poétesse ukrainienne et professeur à l’université de Lviv, connaît bien ces moments de noirceur. En effet, lors des coupures de courant, ses lampes et batteries cessent de fonctionner environ trente minutes avant le rétablissement de l’électricité, la plongeant dans des ténèbres inextricables.
Ces demi-heures sans lumière sont particulièrement pénibles. Le temps s’étire, l’espace se resserre et la faim s’installe. Les muscles s’amollissent et chaque mouvement demande une énergie qui n’existe plus. Il n’y a pas de secours, pas de bougies ou de sources d’électricité de remplacement. Ces trente minutes d’obscurité totale sont effrayantes, car elles laissent les gens sans défense.
Lorsque l’aube revient enfin, c’est une libération. La lumière nous permet de communiquer avec nos proches, de retrouver un peu de liberté et de reprendre le contrôle de la situation. Mais une chose est sûre : ces moments d’obscurité totale laissent une trace indélébile.