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En Somalie, le siège de l’hôtel Villa rose, occupé par des djihadistes depuis dimanche, est terminé

En Somalie, le siège de l’hôtel Villa rose, occupé par des djihadistes depuis dimanche, est terminé


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La rue Maka Al-Mukarama désertée, lundi 28 novembre, après l’attaque de l’hôtel du centre de la capitale somalienne par les Chabab, proches d’Al-Qaida.

Le siège de l’hôtel Villa rose, attaqué dimanche soir par des Chabab, des miliciens djihadistes, dans la capitale somalienne Mogadiscio, est « terminé », a annoncé, lundi 28 novembre, le porte-parole de la police nationale, Sadik Dudishe, précisant que huit civils avaient été tués. Un premier bilan de cette attaque avait fait état d’au moins quatre morts.

Le porte-parole de la police somalienne a par ailleurs précisé que l’attaque, menée pendant près de vingt et une heures, était le fait de six personnes désormais neutralisées après que « cinq ont été abattues et un[e] s’est fait[e] exploser ».

Un habitant de Mogadiscio, Mohamed Suleyman, a rapporté à l’agence Associated Press que deux de ses proches, des civils, ont été tués. Un autre résident de la capitale, Ali Moalim, a lui dit avoir vu « les corps de deux membres des forces de sécurité portés par leurs camarades ».

La capitale de Somalie, Mogadiscio, a été la cible de nombreux attentats sanglants perpétrés par les miliciens chabab ces derniers mois.

Une attaque survenue dimanche soir

Des témoins avaient décrit deux fortes explosions dimanche soir, marquant le début de l’attaque par les Chabab de cet hôtel très fréquenté par des hauts fonctionnaires et des parlementaires et situé à quelques pâtés de maisons des bureaux du président, Hassan Cheikh Mohamoud, dans le quartier de Bondhere. L’établissement jouissait en principe de sérieuses mesures de sécurité. Sur son site Internet, le Villa rose est décrit comme « l’hébergement le plus sûr de Mogadiscio », avec détecteurs de métaux et un haut mur d’enceinte.

Lire aussi : En Somalie, la « guerre totale » contre les Chabab

Dès dimanche soir, de nombreux civils et des responsables politiques avaient été secourus et évacués de la zone. « Un groupe de combattants chabab a attaqué un hôtel dans le district de Bondhere ce soir [et] les forces de sécurité sont engagées pour les éliminer », avait annoncé dimanche Sadik Dudishe. « J’ai vu plusieurs véhicules militaires avec les forces spéciales se diriger vers l’hôtel, et quelques minutes plus tard, il y a eu des tirs nourris et des explosions », a déclaré un témoin, Mahad Yare.

Des coups de feu sporadiques et des explosions avaient ensuite été entendus lundi dans la matinée aux alentours de l’hôtel. Durant l’opération, toutes les routes menant au quartier avaient été bloquées par les forces de sécurité.

La force de l’Union africaine en Somalie (Atmis) a condamné l’attaque et « félicité » sur Twitter « les forces de sécurité somaliennes pour leur réponse rapide afin d’éviter de nouvelles victimes et des dommages matériels ». De son côté, le Parlement somalien, situé à proximité de l’hôtel, a reporté les sessions programmées lundi dans ses deux chambres.

Une « guerre totale » contre les Chabab

Cette nouvelle attaque est survenue alors que le président somalien, élu en mai, a décidé d’engager depuis trois mois une « guerre totale » contre les Chabab, un groupe affilié à Al-Qaida, qui tente de renverser le gouvernement central somalien depuis quinze ans. L’armée somalienne, soutenue par des clans locaux, par l’Atmis, et avec l’appui de frappes aériennes américaines, leur a ainsi repris le contrôle de la province d’Hiiraan et de vastes zones du Shabeellaha Dhexe (appelé aussi Moyen-Shabelle), dans le centre du pays.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Somalie : à Mogadiscio, la vengeance sanglante des Chabab

Mais les insurgés ont riposté par une série d’attaques sanglantes, rappelant leur capacité à frapper au cœur des villes et des installations militaires somaliennes. Le 29 octobre, deux voitures ont explosé à quelques minutes d’intervalle à Mogadiscio, tuant 121 personnes et en blessant 333 autres. Soit l’attaque la plus meurtrière depuis cinq ans dans ce pays fragile de la Corne de l’Afrique. Un triple attentat à la bombe à Belet Uen avait aussi fait 30 morts, dont des responsables locaux, au début d’octobre, et au moins 21 clients d’un hôtel de Mogadiscio ont été tués lors d’un siège de trente heures en août.

Selon les Nations unies, au moins 613 civils ont déjà été tués et 948 blessés dans des violences cette année en Somalie, principalement causées par des engins explosifs artisanaux (EEI) attribués aux Chabab. Les chiffres les plus élevés depuis 2017, en hausse de plus de 30 % par rapport à 2021.

Lire aussi : « Les Chabab sont désormais une organisation qui finance des groupes terroristes à l’extérieur de la Somalie »

Le Monde avec AP, AFP et Reuters



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