Trois migrants ont été retrouvés « menottés » et « quatre autres blessés » sur l’île grecque de Lesbos, en mer Egée, l’une des portes d’entrée des migrants et des réfugiés en Europe, a dénoncé, mardi 25 octobre, l’ONG Médecins sans frontières (MSF).
Ces personnes, qui avaient été, d’après leurs témoignages, passées à tabac, ont été retrouvées jeudi par une équipe de MSF, qui avait reçu « une alerte officielle concernant un groupe de personnes nouvellement arrivées » à Lesbos et « ayant besoin de soins d’urgence », a expliqué dans un communiqué cette ONG.
#Grèce Le jeudi 20 octobre 2022, une de nos équipe a reçu une alerte concernant un groupe de personnes, nouvellemen… https://t.co/hEOnwQCNi2
« Tandis que nous approchions, nous avons entendu de nombreux cris (…). Quand nous sommes arrivés, nous avons trouvé vingt-deux personnes. Tout le monde pleurait », a raconté Teo di Piazza, le coordinateur de MSF à Lesbos, cité dans ce texte. « Trois personnes étaient menottées de manière très serrée avec des morceaux d’emballage en plastique. Quatre autres étaient blessées », a poursuivi ce responsable.
Violence d’un groupe de personnes
Selon des témoignages des migrants, « les blessures étaient dues à la violence d’un groupe de personnes qui avait quitté les lieux avant l’arrivée » de MSF. L’ONG a dit « avoir aussitôt informé les services de police sur cet incident et assuré le transfert des personnes blessées vers l’hôpital et leur suivi ». Le gouvernement grec n’a pas jusqu’ici réagi à cet incident.
MSF a appelé les autorités grecques à « prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher que de tels évènements ne puissent se reproduire et veiller à ce que les personnes aient accès à un accueil sûr, à une protection et à des procédures d’asile ».
La Grèce est critiquée par des ONG de défense des droits de l’homme et des médias, qui ont à plusieurs reprises signalé des mauvais traitements infligés à des migrants et des réfugiés et des refoulements de personnes arrivées en Grèce par la Turquie voisine.
Le gouvernement conservateur grec a toujours rejeté ces accusations, soulignant que la Grèce est obligée d’assurer « la sécurité de ses frontières, qui sont également les frontières de l’Union européenne » en Méditerranée orientale. Cette politique stricte a eu comme résultat « la réduction considérable » du nombre des arrivées de migrants en Grèce, s’est encore récemment félicité le ministre des migrations du pays, Notis Mitarachi.