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Emmanuel Macron prolonge le « quoi qu’il en coûte »

Emmanuel Macron prolonge le « quoi qu’il en coûte »


Emmanuel Macron en visite sur un parc éolien au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), avec la ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, le 22 septembre 2022.

C’était il y a un peu plus d’un an, à la fin de l’été 2021. Les assauts du Covid-19 semblaient vouloir s’espacer et la campagne électorale démarrait doucement. A l’évidence, après dix-huit mois de soutien ininterrompu aux ménages et aux entreprises, les questions de finances publiques allaient revenir sur le devant de la scène.

Face aux 150 milliards d’euros mobilisés par les pouvoirs publics, et avec un déficit budgétaire supérieur à 9 % du produit intérieur brut (PIB) du pays, difficile de détourner le regard. La crise de 2008 l’avait montré : la France pouvait perdre le soutien des marchés financiers à tout moment. « Le quoi qu’il en coûte, c’est fini », avait d’ailleurs prévenu le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, devant les patrons réunis pour l’université d’été du Medef, préparant les esprits à une forme de normalisation budgétaire.

L’inflation est venue bousculer l’agenda

Politiquement aussi, les tenants de la rigueur pensaient que leur heure était venue. Le moment était propice : outre-Manche, face à l’envolée de la dette, le redressement des comptes publics devenait la priorité, Boris Johnson ayant même annoncé des hausses d’impôts pour les entreprises.

En France, l’ancien premier ministre Edouard Philippe lançait son nouveau parti, Horizons, avec un manifeste clair : « Remettre de l’ordre dans les comptes. » Et la droite voyait un boulevard s’ouvrir devant elle, se préparant à attaquer Emmanuel Macron sur sa gestion de l’argent du contribuable, en l’accusant, selon la formule de Valérie Pécresse, de « cramer la caisse » à chacune de ses annonces.

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En toute logique, la fin du Covid-19 aurait dû déboucher sur une phase de « consolidation budgétaire », comme le disent les experts. Mais l’histoire ne s’est pas passée comme prévu. L’inflation, provoquée par les déconfinements puis la guerre en Ukraine, est venue bousculer l’agenda, rendant impossible toute sortie rapide des politiques de soutien à l’économie. L’exécutif dut garder les vannes ouvertes, choisissant de protéger les ménages davantage que partout ailleurs en Europe. Un arbitrage que le projet de budget 2023, dont l’examen démarre en séance publique lundi 10 octobre, à l’Assemblée nationale, vient à nouveau confirmer, avec le maintien d’un bouclier tarifaire qui coûtera 45 milliards d’euros l’an prochain.

Ce faisant, le chef de l’Etat n’eut pas à assumer les risques politiques et sociaux d’un retour à l’orthodoxie qui semblait inévitable. Un scénario qui n’avait rien de réjouissant. « Une politique d’austérité aurait pu être explosive en sortie de crise sanitaire, avec la mise en lumière des difficultés des travailleurs de la première et deuxième ligne, rappelle Emmanuel Rivière, directeur chez Kantar Public. D’autant que la dégradation des services publics était un thème déjà très présent avant le Covid. »

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