Le marché des employés virtuels se porte bien en Chine. Depuis quelques années, sociétés et administrations chinoises n’hésitent plus à recourir aux services d’agents virtuels. Un secteur en pleine expansion ces derniers mois, selon plusieurs experts du milieu relayés par CNBC.
Des égéries virtuelles
Le mastodonte de l’Internet Baidu est à la pointe dans le domaine des personnages virtuels. L’entreprise affirme avoir doublé le nombre de commandes pour des avatars numériques depuis 2021. Pour se payer les services d’un agent sans chair ni os, les entreprises se voient proposer une gamme de prix comprise entre 2800 à 14 300 $ par an. À ce tarif-là, la société obtient une intelligence artificielle animée en 2D ou en 3D capable de parler voire de chanter.
Parmi les clients figurent des sociétés de services financiers, des offices du tourisme locaux et des médias d’État, assure Li Shiyan, directeur du secteur « personnes virtuelles et robotiques » de Baidu. De nombreuses marques chinoises se tournent vers des égéries virtuelles pour éviter le bad buzz parfois généré par des célébrités bien réelles. Une façon de se protéger des propos déplacés ou des écarts de comportement susceptibles d’entacher la réputation de l’entreprise. Selon un sondage Kantar, 45 % des annonceurs de l’empire du Milieu sont favorables à l’idée de sponsoriser un personnage virtuel ou de l’inviter lors d’un événement.
Des concerts avec des e-chanteurs
Plus dystopique encore, la société civile semble (elle aussi) avoir adopté les personnages virtuels. L’Internet chinois regorgerait d’influenceurs entièrement numériques, capables de danser, de chanter et d’interagir avec le public lors de concerts. C’est le cas de l’e-artiste Luo Tianyi, un Vocaloid développé par Yamaha Corporation et récemment acquis par la société Bilibili, spécialisée dans le streaming. Sa texture et sa voix ont été améliorées l’année dernière en recourant à l’intelligence artificielle.
Luo Tianyi compterait plus de 3 millions de fans et s’est produite à de multiples reprises en concert devant des milliers de personnes. Une véritable idole numérique qui n’est pas seule. Selon Bilibili, pas moins de 230 000 personnages virtuels auraient fait leur apparition sur le site depuis 2019. Une véritable explosion du concept qui se traduit par la hausse de plus de 200 % du temps de diffusion de ces influenceurs 3.0. Un phénomène qui reste, pour l’heure, limité à l’Asie.