Il s’agissait d’un passage obligé pour la première ministre, nommée en mai. Elisabeth Borne prenait la parole pour la première fois devant les représentants de l’association Régions de France, vendredi 16 septembre à Vichy (Allier), dans le cadre de leur 18e congrès annuel. Alors que les relations des régions avec l’exécutif n’ont pas toujours été fluides depuis cinq ans, elle a promis un « dialogue constant » pour « bâtir ensemble » sur l’emploi et l’écologie.
« Nous ne sommes pas forcément d’accord sur tout. Mais je suis convaincue que nous avons en commun une volonté d’agir » car « Etat et territoires détiennent chacun une part de la réussite de notre nation », a-t-elle déclaré devant les dix-huit présidents de régions, tous ici des rangs de l’opposition. « Le collectif est la condition de notre succès », a-t-elle ajouté.
Un point avec le gouvernement tous les six mois
S’engageant à revoir les représentants des régions d’ici début 2023 et à faire « un point » avec eux tous les six mois, Elisabeth Borne leur a assuré : « Notre dialogue ne fait que commencer. Il doit être riche, constant et transparent. » Une ligne que la cheffe du gouvernement avait déjà avancée lors de sa rencontre avec Régions de France en juillet, tenue dans le cadre du cycle de consultations qu’elle avait lancé après les législatives à Matignon.
Elisabeth Borne a par ailleurs défendu vendredi sa méthode, qui se veut fondée sur « la concertation », en associant l’ensemble des collectivités, sur « un programme de travail partagé », sur la « différenciation » pour tenir compte des « spécificités de chaque territoire » et sur la « lisibilité » des moyens accordés aux régions, au service du « plein-emploi » et de la transition écologique, a-t-elle souligné.
Avant Mme Borne, Carole Delga, présidente socialiste de Régions de France et de la région Occitanie, a dit accueillir « la main tendue » pour une « nouvelle ère de la décentralisation ». « Ne décidez plus d’en haut, reconstruisez la France à partir des territoires » pour « faire respirer notre démocratie », a demandé pour sa part Laurent Wauquiez (Les Républicains), président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Inquiétudes face à l’inflation
Face à la flambée des prix, qui aurait coûté un milliard d’euros aux régions, selon Mme Delga, Mme Borne a également promis que le gouvernement « continuera à être présent pour accompagner les collectivités en difficulté, y compris les régions ».
Echaudées l’an dernier par une baisse de 50 millions d’euros de leur dotation, les régions ont notamment demandé un « partenariat constructif » cette année en la matière, alors que les discussions battent leur plein à Bercy autour du budget de l’Etat pour l’année 2023.
Quant au ferroviaire, pour lequel les régions réclament « un plan complet du modèle économique », Elisabeth Borne a affirmé que « dès novembre » les préfets de région allaient « lancer les travaux pour définir une programmation avec [les régions] ».