Deux dirigeantes du site d’information indépendant Tut.by ont été condamnées à douze ans de prison par un tribunal de Minsk vendredi. Cette décision a été prise dans le contexte d’une vague de répression orchestrée au Bélarus par le régime d’Alexandre Loukachenko.
Le site d’information Tut.by est régulièrement la cible de pressions du régime biélorusse. Les deux dirigeantes condamnées, Maria Kolesnikova et Ekaterina Sadovnikova, ont été accusées d’avoir organisé des troubles à l’ordre public et d’avoir tenté de prendre le pouvoir illégalement.
Cette condamnation intervient dans un contexte de répression massive de toute forme de dissidence au Bélarus. Depuis l’été dernier et la réélection contestée d’Alexandre Loukachenko à la présidence, des milliers de personnes ont été arrêtées, torturées, emprisonnées ou forcées à l’exil.
Le régime biélorusse est également accusé d’avoir orchestré des enlèvements et des assassinats de ses opposants, comme le journaliste Roman Protassevitch, arrêté après le détournement de son avion en mai dernier.
La communauté internationale, dont l’Union européenne, appelle régulièrement à la libération des prisonniers politiques au Bélarus et à la fin de la répression. Des sanctions ont été prises contre des responsables du régime et des entreprises ayant des liens avec celui-ci.
Mais ces pressions internationales semblent pour l’instant avoir peu d’effet sur le régime de Loukachenko, qui continue de se maintenir au pouvoir grâce à l’appareil sécuritaire de l’Etat et à la complicité de la Russie.
La condamnation des deux dirigeantes de Tut.by est donc un signal supplémentaire de la détermination du régime à écraser toute opposition et toute voix critique. Le journalisme indépendant et la liberté d’expression sont particulièrement visés, dans un pays où les médias sont largement contrôlés par les autorités.
Malgré cela, des voix courageuses continuent de s’élever contre la répression au Bélarus. Des bannières sont déployées depuis les fenêtres, des graffitis sont tracés sur les murs, des rassemblements de protestation sont organisés malgré les risques.
Ces actes de résistance sont importants pour maintenir l’espoir d’un changement futur et pour rappeler que le régime n’a pas le monopole de la parole et de l’action. Les prisonniers politiques doivent être libérés, la répression doit cesser, et la démocratie doit triompher.
