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Des tensions sur des pilules abortives font craindre un accès limité à l’avortement en France

Des tensions sur des pilules abortives font craindre un accès limité à l’avortement en France



La France fait face à une nouvelle pénurie de médicaments, cette fois-ci liée à une pilule abortive. Le misoprostol, nécessaire pour réaliser une interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse, est actuellement en tension d’approvisionnement dans certaines pharmacies françaises, notamment à Lille.

Inquiet de cette situation, l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (Otmeds) a interpellé les autorités françaises et le gouvernement pour savoir pourquoi ils ne répondaient pas aux inquiétudes des professionnels de santé. En réponse, le ministre de la Santé, François Braun, a déclaré que « il n’y a jamais eu d’impossibilité d’accéder à ce médicament » tout en reconnaissant qu’il y avait eu un peu plus de difficultés dans certains endroits. Selon lui, les centres pratiquant des IVG ont des réserves de médicaments et tous les stocks ont été reconstitués depuis le début du mois d’avril, le misoprostol étant désormais disponible en quantité suffisante.

Pourtant, la tension d’approvisionnement persiste dans certaines régions de France, ce qui peut mettre en danger l’accès des femmes à l’IVG médicamenteuse. Il est important de souligner que cette méthode, approuvée par la Haute autorité de santé (HAS), nécessite la prise de deux médicaments : le misoprostol et la mifépristone, un stéroïde de synthèse. Le misoprostol, essentiel pour cette procédure, est utilisé pour provoquer les contractions nécessaires à l’expulsion de l’embryon.

Actuellement, seuls deux produits à base de misoprostol sont commercialisés en France : Gymiso et Misoone, tous deux fabriqués par le laboratoire Nordic Pharma. Ce dernier a alerté l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dès la fin de l’année 2022 sur des retards de fabrication pour Gymiso, entraînant des reports d’utilisation vers Misoone. Ceci expliquerait pourquoi ce n’est pas toujours le même produit qui est en tension. Pour Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine, cette pénurie est préoccupante car elle nuit à la prise en charge médicale des femmes qui ont recours à l’IVG.

En somme, la France est confrontée à une nouvelle pénurie de médicaments, cette fois-ci touchant un produit clé pour l’interruption volontaire de grossesse. Bien que les autorités sanitaires aient affirmé que la situation s’était améliorée depuis le début du mois, certaines pharmacies sont encore en difficulté pour se procurer du misoprostol. Cette situation rend difficile l’accès des femmes à l’IVG médicamenteuse et suscite l’inquiétude des professionnels de santé.

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