Une culture de la discrétion incompatible avec le droit qui régit le travail outre-Atlantique ? Apple est soupçonné d’avoir établi des règles de confidentialité entre employés qui pourraient être illégales, selon le National Labor Relations Board (NLRB), l’agence fédérale américaine en charge de la protection des travailleurs.
Des cadres visés
Cette administration a reconnu à Ars Technica qu’au moins quatre éléments des règles de confidentialité d’Apple sont en violation avec le National Labor Relations Act, une loi qui vise à défendre les droits des salariés du secteur privé. Les déclarations et le comportement de cadres de haut niveau au sein de la firme de Cupertino pourraient également constituer une violation de la loi, selon l’agence.
Les dispositions mises en place par Apple “interfèrent avec, restreignent ou contraignent les employés” à mener une action collective. Selon le New York Times, ces déclarations du NLRB confortent cinq plaintes déposées en 2021 par deux anciennes employées d’Apple : Ashley Gjovik, ex-responsable des programmes d’ingénierie, et Cher Scarlett, jadis ingénieure dans l’équipe de sécurité de la société.
Email cinglant de Tim Cook
Les deux femmes, à l’origine du mouvement de dénonciation #AppleToo contre le harcèlement au travail, dénoncent la culture d’entreprise d’Apple tournée, selon elles, vers le secret. La firme à la pomme aurait tenté de les empêcher de collecter des données salariales. Elle ne permettait pas non plus qu’elles évoquent avec leurs collègues la question des rémunérations, des heures de travail ou des conditions d’emploi.
À cette époque, Tim Cook avait adressé un email à toute l’entreprise, dans lequel il écrivait : “Les personnes qui divulguent des informations confidentielles n’ont pas leur place ici [Apple] ne tolère pas la divulgation d’informations confidentielles, qu’il s’agisse de la propriété intellectuelle d’un produit ou des détails d’une réunion confidentielle.”
Dans le cas où Apple ne parviendrait pas à obtenir un accord avec les employés à l’origine de ces accusations, l’administration étasunienne se réserve le droit de déposer une plainte à son encontre. Contactée par Ars Technica, la firme cofondée par Steve Jobs et Steve Wozniak n’a pas commenté le dossier.