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Départ surprise d’un membre clé du gouvernement de Lula au Brésil

Au Brésil, démission choc dans le gouvernement Lula


# AU BRÉSIL, DÉMISSION CHOC DANS LE GOUVERNEMENT LULA

Le mercredi 19 avril, le général Marco Edson Gonçalves Dias, ministre-chef du cabinet de sécurité institutionnelle (GSI), a annoncé sa démission, après seulement trois mois et dix-huit jours à son poste. Cette nouvelle a pris de court le monde politique brésilien. Gonçalves Dias est le premier membre du gouvernement à quitter son poste lors de ce troisième mandat du président Luiz Inacio Lula da Silva.

## DES IMAGES ACCABLANTES

La démission du général était inéluctable. Elle fait suite à la diffusion, le même jour, d’images accablantes par la chaîne CNN Brasil, filmées par des caméras de surveillance lors des émeutes du 8 janvier. Des milliers de militants d’extrême droite favorables à l’ancien président, Jair Bolsonaro, ont saccagé les institutions de Brasilia.

Sur les enregistrements, on peut voir Gonçalves Dias déambuler tranquillement dans les couloirs du palais présidentiel du Planalto, alors même que les manifestants dévastent le bâtiment. D’autres images le montrent en train, semble-t-il, d’indiquer la sortie à certains des émeutiers. L’attitude des fonctionnaires du GSI placés sous ses ordres est plus troublante encore : indifférents aux destructions en cours, ces derniers paraissent guider les putschistes à travers les lieux et vont jusqu’à les ravitailler en eau.

## UN CRÈVE-COEUR POUR LULA

Des semaines durant, le général aura tout tenté pour se maintenir à son poste, se refusant à fournir à la présidence les images des caméras de surveillance, « cassées », selon lui. La diffusion des vidéos par CNN Brasil a scellé son sort. Cette issue constitue un crève-cœur pour Lula : Gonçalves Dias, surnommé « GDias », 73 ans, crâne rasé et sourire chaleureux, est un ami intime du chef de l’Etat, dont il a assuré la protection lors de ses deux premiers mandats (2003-2011).

Le départ du haut gradé laisse une série de questions en suspens : qui a fait fuiter les enregistrements ? Que faisait le ministre au milieu de l’émeute ? Ses fonctionnaires ont-ils facilité l’entrée des putschistes ? Le juge Alexandre de Moraes, membre du Tribunal suprême fédéral et chef de la justice électorale, a qualifié les vidéos de « gravissimes » et ordonné à la police d’interroger Gonçalves Dias dans les quarante-huit heures.

## PERSPECTIVES

La démission du ministre-chef du cabinet de sécurité institutionnelle (GSI) est un coup dur pour l’administration Lula. Depuis son élection en octobre 2022, le nouveau président brésilien a déjà été confronté à de nombreux défis, notamment la pandémie de Covid-19 et la crise économique. Cette nouvelle démission vient s’ajouter à une situation déjà extrêmement difficile pour le gouvernement.

Le président Lula va devoir rapidement trouver un remplaçant pour ce poste clé, qui assure la protection des institutions et du chef de l’Etat. Il devra également faire face à la question des responsabilités dans la gestion de l’émeute du 8 janvier. Les images diffusées par CNN Brasil ont suscité une vive émotion au Brésil et alimenté les critiques contre le gouvernement Lula.

Au-delà de la question de la sécurité institutionnelle, cette démission est également un enjeu politique majeur pour le président brésilien. Les prochaines semaines seront cruciales pour l’avenir de son administration et pour l’ensemble du pays.

## RÉFÉRENCES

– [Le Monde](https://www.lemonde.fr/international/article/2023/04/20/au-bresil-demission-du-ministre-de-la-securite-institutionnelle-piege-par-le-saccage-de-ses-locaux_6111122_3210.html)
– [CNN Brasil](https://www.cnnbrasil.com.br/politica/2023/04/19/servidores-do-gsi-orientaram-manifestantes-em-ataques-a-palacio-do-planalto)
– [M-le-mag](https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/04/12/untel-l-ami-tres-proche-de-lula_6116146_4500055.html)

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