En attendant l’énoncé économique de la ministre des Finances Chrystia Freeland plus tard jeudi, les partis d’opposition ont fait connaitre dans les derniers jours leurs attentes pour les prochains mois.
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Dernièrement, la ministre Freeland a laissé entendre que le Canada s’apprêtait à traverser des «temps difficiles», alors que le spectre d’une récession continue d’alimenter les discussions chez les experts.
«Arrêtez», dit Poilievre
Pour les conservateurs, la demande est simple et se résume en peu de mots: «arrêtez les impôts et les taxes», et «arrêtez les dépenses».
Ces mots sont tirés d’une lettre envoyée à Mme Freeland dimanche par le chef conservateur Pierre Poilievre.
Dans celle-ci, M. Poilievre revient sur le sujet qui anime la quasi-totalité de ses interventions en Chambre depuis son arrivée à la tête du parti en septembre.
Il dresse un sombre bilan de la situation économique pour les familles. «La bulle éclate enfin et la facture arrive à échéance. Pendant des années, mes mises en garde contre les dépenses incontrôlées qui allaient faire exploser l’inflation, puis les taux d’intérêt ont été ignorés».
Selon M. Poilievre, les dépenses du gouvernement jettent de l’huile sur le feu de l’inflation. La meilleure manière d’aider les gens est donc d’interdire toute nouvelle dépense et d’annuler les hausses prévues à la taxe carbone.
Trois demandes du Bloc
«Le gouvernement doit cesser de se disperser dans de nouvelles ingérences pour préserver son alliance avec le NPD [Nouveau Parti démocratique], et éviter l’austérité réclamée par le chef conservateur Pierre Poilievre dans les slogans qui lui tiennent lieu de politique économique», a déclaré le porte-parole en Finances du Bloc québécois, Gabriel Ste-Marie.
«Nous prônons un recentrage du gouvernement fédéral: qu’il se concentre sur les responsabilités qui sont siennes et les assume adéquatement».
Ainsi, les bloquistes reviennent sur des demandes qui sont les siennes depuis un certain temps, à commencer par l’éternelle question des transferts en santé, qu’Ottawa refuse d’accorder sans condition.
Le Bloc, comme le NPD, exige aussi une réforme de l’assurance-emploi pour la rendre plus accessible dans un contexte post-pandémique.
Finalement, le parti souhaite voir une hausse des pensions pour les 65 ans et plus.
Le NPD contre la «séraphinflartion»
De son côté, le NPD martèle depuis des mois que le gouvernement laisse le champ libre à la «séraphinflation» – une inflation «causée par l’avarice et la cupidité des grandes entreprises» – en n’imposant pas une taxe exceptionnelle sur les profits excessifs des grandes pétrolières.
Même chose pour les grandes chaînes d’alimentation, «qui font des profits massifs [alors que] les gens ont de la difficulté à faire l’épicerie», a déclaré le chef Jagmeet Singh en point de presse jeudi matin.
«Avec le coût de l’essence, le coût de l’énergie qui augmente, cet hiver va être difficile. Il n’y a rien dans cette mise à jour économique qui montre une volonté de donner un appui aux gens pour cet hiver», a-t-il dit.