Madagascar a mis en place un prix minimum de 250 dollars par kilo pour prévenir un effondrement brutal du marché de la vanille. Cependant, cette politique a échoué, conduisant à l’accumulation de centaines de tonnes de gousses invendues dans les champs des planteurs et les entrepôts des exportateurs de la région nord-est de la Sava. La « libéralisation » des exportations de vanille a été proposée pour résoudre cette crise. Des pourparlers intensifs sont en cours avec les principaux importateurs américains et européens pour éviter une grande braderie et la dégringolade incontrôlée des cours. La vanille est le premier produit d’exportation de Madagascar, représentant un quart de ses recettes. La réforme du secteur de la vanille a eu un impact sur les déséquilibres financiers et monétaires de l’économie malgache, en tarissant l’une des principales sources de devises étrangères. Les experts du Fonds monétaire international (FMI) se sont inquiétés de la réduction significative des entrées de devises due à cette réforme. Dans ce contexte, l’appui budgétaire en cours de négociation avec la Banque mondiale apparaît comme une indispensable bouée de sauvetage pour permettre à l’État de continuer à honorer ses engagements, et notamment le paiement de ses fonctionnaires. Cette nouvelle réglementation a été mise en place en 2020 avec un prix minimum à l’exportation, une obligation de rapatrier l’intégralité des recettes en devises, et la création d’un Conseil national de la vanille qui délivrera les agréments d’exportation. La demande a diminué en raison de la pandémie de Covid-19 et la concurrence de producteurs comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée ou l’Ouganda a également affecté la position de Madagascar sur le marché international de la vanille. Les exportateurs ont également considéré le projet d’encadrement des prix comme opaque, ce qui a entraîné une ruée sur les terres pour planter à tour de bras en 2022, une production record en vanille. Les planteurs ont été les plus affectés, car les prix exigés pour leur produit n’ont pas été honorés et de nombreuses familles ont été obligées de vendre leur maison ou leur champ pour rembourser leur dette auprès des banques. Face à cette situation, il est devenu incontournable pour le gouvernement d’Andry Rajoelina de trouver une solution rapide pour éviter que le marché plonge.
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