1.300 tonnes, 15 mètres de haut sur presqu’autant de long, l’édifice à la Gloire des combattants de la Haute-Garonne à Toulouse en impose. Pourtant, en-dessous, Tisséo, le réseau de transport de la ville, a prévu de creuser une station à 45 mètres de profondeur. Celle-ci doit être réalisée dans le cadre du chantier pharaonique de la troisième ligne de métro de la métropole, et cette station ne peut pas être construite ailleurs.
Le monument va être déplacé sur des roues.
Crédits : Tisséo Ingénierie
De multiples contraintes
« On est dans un environnement qui est extrêmement contraint », note Jean-François Lascroux, directeur de Tisséo Ingénierie, au micro d’Europe 1.
Des contraintes « en surface avec du bâti ancien, un patrimoine végétal avec des platanes, mais il y a aussi tout ce qu’on ne voit pas en sous-terrain comme la ligne de métro B existante et puis le parking Carnot, donc finalement ça laisse peu de possibilités », ajoute-t-il, « d’autant plus qu’on est sur un projet de transports, donc on cherche à faciliter les liaisons entre les stations. »
Les associations d’anciens combattants consultées
Les ingénieurs ont envisagé de creuser dessous, mais le monument risque de se fragiliser. Ils ont d’abord pensé à le démonter pierre par pierre, mais il sera finalement entouré d’un exosquelette d’acier et déplacé. Le responsable technique de l’opération, Michaël Massaad, explique sur Europe 1 : « (Le monument) va être soulevé à l’aide de vérins. Après, on a des plateformes sur roues qui vont se placer en dessous et qui vont le déplacer physiquement. On va le faire pivoter à 90 degrés pour qu’il puisse passer entre les arbres existants, pour l’amener à son lieu de stockage à 40 mètres de son emplacement actuel. »
Le chantier va débuter en début d’année prochaine et le déplacement aura lieu en juillet 2023. Les associations d’anciens combattants ont été consultées, et celles-ci pourront se recueillir sur d’autres monuments de la ville le temps des travaux. Elles ont également reçu l’assurance que cet édifice en forme d’Arc de Triomphe et classé monument historique sera replacé au centimètre près au même endroit, et même restauré d’ici l’ouverture de la station en 2028.