En Iran, la mobilisation fait rage depuis 42 ans après la mort de Mahsa Amini, arrêtée pour « port de vêtements inapproprié » et décédée plus tard à l’hôpital. Si la révolte prend une telle ampleur, c’est notamment en raison des réseaux sociaux. Le peuple partage des images en temps réel de la répression violente qui sévit à travers le pays.
L’Iran entre dans son 42e jour de contestation. Le peuple est dans la rue pour défendre ses libertés, après la mort de Mahsa Amini pour « tenue inappropriée » à Téhéran. Arrêtée par la police des mœurs, elle est décédée trois jours plus tard à l’hôpital. Mais si la révolte prend une telle ampleur, c’est parce que les réseaux sociaux sont des relais efficaces. Retour sur une révolte bien réelle alimentée par le virtuel.
Une nouvelle « génération des mouvements sociaux »
Du côté de Twitter, tout commence le 15 septembre avec un tweet d’Amnesty International qui annonce la mort de Mahsa Amini. La première manifestation a lieu à Saguenay, ville natale de la jeune femme en Iran. Et plus de 40 ans après la révolution de 1979, cette fois-ci, les réseaux sociaux suffisent à informer la terre entière en temps réel. Les forces de l’ordre sont filmées quand elle tire dans la foule pour disperser les manifestants, les images sont partagées et commentées. Le 20 septembre, l’appel à la révolution se propage à une folle vitesse à travers le pays et un hashtag est créé : #IranRevolution. Le mouvement gagne les universités et devient une fronde contre le régime. Sur Instagram, Twitter et Facebook, des centaines de vidéos montrent des manifestantes. Elles retirent leur voile en public et se filment en train de se couper les cheveux. La fronde spontanée devient une fronde organisée avec un seul objectif, inimaginable auparavant renverser le régime.
Du jamais vu. « On a vu à quel point les réseaux sociaux étaient capables de canaliser les contestations des jeunes, leur donner des conseils, organiser », détaille au micro d’Europe 1 Mahnaz Shirali, sociologue et enseignante à Sciences Po Paris. « On est en face d’une nouvelle génération des mouvements sociaux. » Une génération désormais capable de tenir tête à la propagande gouvernementale grâce à la puissance des réseaux sociaux.