COMMENT LES SAPEURS-POMPIERS SE PRÉPARENT À DES SAISONS DE FEUX DE FORÊT DE PLUS EN PLUS LONGUES
Face à l’impact grandissant du dérèglement climatique, les sapeurs-pompiers doivent faire face à des événements de plus en plus importants. Des baisses d’effectifs sont cependant relevées dans certaines casernes, notamment en raison de la diminution du nombre de volontaires. Les alertes à la sécheresse et les incendies de forêt apparaissent de plus en plus tôt chaque année.
DES OBJECTIFS DE RENFORT DES EFFECTIFS AMBITIEUX
Pour faire face à ces défis, le président de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers (FNSP), Jean-Paul Bosland, appelle à un recrutement massif de volontaires et souhaite que leur nombre atteigne 250 000, contre 197 800 actuellement. Il demande également l’embauche de 50 000 professionnels, contre 41 800 actuellement. Cependant, certains territoires peinent déjà à trouver suffisamment de volontaires pour assurer les opérations courantes.
Selon le ministère de l’Intérieur, les effectifs de volontaires ont diminué de 7 000 personnes entre 2005 et 2020. Dans l’Yonne, par exemple, le service départemental d’incendie et de secours (Sdis) a besoin de 180 sapeurs-pompiers par jour pour gérer les opérations, mais l’astreinte n’est pas toujours assurée, notamment dans les zones rurales. Le lieutenant-colonel Gilles Roguier, président de l’Union Régionale des Sapeurs-Pompiers de Bourgogne-Franche-Comté, parle d’une « crise de l’engagement citoyen ».
L’ENVIE DE S’ENGAGER APRÈS LES INCENDIES DE L’ÉTÉ DERNIER
Dans les départements les plus régulièrement confrontés aux incendies de forêt (comme la Gironde et les Bouches-du-Rhône), le recrutement est plus facile. Les incendies de l’été 2020 ont toutefois réveillé l’envie de s’engager : en Gironde, par exemple, le commandant Matthieu Jomain note une augmentation du nombre de volontaires.
FORMER LES SAPEURS-POMPIERS AUX INTERVENTIONS CONTRE LES FEUX DE FORÊT
La formation des sapeurs-pompiers est un enjeu crucial pour faire face aux feux de forêt. Certaines casernes sont mieux équipées que d’autres pour lutter contre ces incendies. Dans les Bouches-du-Rhône, la formation à ce type d’intervention est incluse dans l’enseignement initial. En revanche, cela n’est pas le cas partout, comme dans la Saône-et-Loire, qui a initié la moitié de ses équipes à ces interventions.
ÉTALEMENT DES EFFORTS HUMAINS DANS LE TEMPS
Le principal enjeu pour les sapeurs-pompiers désormais est d’étaler les efforts humains dans le temps. Les dispositifs estivaux se mettent en place de plus en plus tôt. Dans les Bouches-du-Rhône, les effectifs sont mobilisés dès le mois d’avril. Les mois de septembre et octobre sont également considérés comme faisant partie de la période estivale.
Renforcer les obligations de débroussaillage est une des solutions envisagées par les députés pour mieux prévenir les feux de forêt.
Les sapeurs-pompiers sont des acteurs clés pour faire face aux conséquences du dérèglement climatique. Il est crucial de les soutenir dans leur mission en augmentant leurs effectifs et en les formant aux interventions contre les feux de forêt. Les saisons de feux de forêt de plus en plus longues montrent l’urgence de cette mission.
Références :
– Article de Franceinfo « Comment les sapeurs-pompiers se préparent à des saisons de feux de forêt de plus en plus longues » (24/05/2022)
– Article de France 3 « Baisse des effectifs chez les pompiers : comment se préparent les SDIS pour l’été ? » (21/05/2022)
