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Combien les hausses d’impôts sur les entreprises peuvent rapporter à l’État ?

Combien les hausses d'impôts sur les entreprises peuvent rapporter à l'État ?



Margaux Fodéré / Crédits photo : THOMAS SAMSON / AFP
08h10, le 04 octobre 2024

« C’est moi qui fixe la ligne » : Michel Barnier a entendu jeudi asseoir son autorité, en assumant des hausses d’impôts pour quelque « 300 entreprises » ainsi que « les personnes les plus fortunées », malgré les frictions avec le camp macroniste, et en nuançant la ligne dure prônée par son ministre de l’Intérieur sur l’immigration.

« Nous allons demander un effort aux plus grandes entreprises qui font plus d’un milliard » d’euros de chiffre d’affaires, « cela représente 300 entreprises », a développé le Premier ministre sur France 2. « Mais il n’y aura pas d’impôts nouveaux sur la quasi-totalité des 4 millions d’entreprises », a-t-il ajouté, en réfutant tout « choc fiscal ». Combien ces mesures peuvent-elles rapporter à l’État ?

Un tiers de l’effort nécessaire pour réduire le déficit

Si Michel Barnier a tenu à rassurer jeudi en promettant qu’il n’y aura pas de choc fiscal, ces hausses d’impôts doivent tout de même permettre d’assurer un tiers de l’effort nécessaire pour réduire le déficit. Dans le détail, la contribution exceptionnelle qui sera demandée aux Français les plus fortunés devrait rapporter deux milliards d’euros à l’État, auquel s’ajouteront les résultats d’une hausse de la fiscalité sur les plus grandes entreprises, « ce qui durera un an ou deux », précise Michel Barnier.

À ce stade, le gouvernement ne confirme pas les montants espérés d’une telle participation. Mais une chose est sûre : avec cette mesure, l’État engrangera le plus de recettes, estime Eric Pichet, professeur à la Kedge Business School.  » Il y a très peu de contribuables qui gagnent plus de 500.000 euros par an, on est dans le domaine du symbolique. Donc ça restera nettement inférieur à ce que pourrait rapporter une augmentation de l’impôt sur les sociétés ou une taxe sur les rachats d’actions ».

Si 300 entreprises seulement seront visées par cette surtaxe, les autres, près de quatre millions en France, seront aussi mises à contribution sur d’autres volets comme sur les aides qu’elles touchent pour les allocations.

Michel Barnier affirme haut et fort sa position en fixant la ligne des hausses d’impôts pour certaines entreprises et les personnes les plus riches. Malgré les divergences au sein du camp macroniste, il revendique son autorité et sa décision. Cette mesure concerne environ 300 entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à un milliard d’euros. Il précise cependant qu’il n’y aura pas de nouveaux impôts pour la grande majorité des 4 millions d’entreprises françaises, écartant ainsi le risque de choc fiscal.

Ces hausses d’impôts visent à contribuer à réduire le déficit de l’État. Une contribution exceptionnelle des plus fortunés devrait rapporter à elle seule deux milliards d’euros, en plus des revenus générés par la hausse de la fiscalité sur les grandes entreprises. Selon Michel Barnier, ces mesures seront temporaires, s’étalant sur un à deux ans. Cela soulève la question des montants réellement espérés par le gouvernement avec ces mesures fiscales.

Eric Pichet, professeur à la Kedge Business School, estime que malgré l’importance symbolique de taxer les contribuables gagnant plus de 500 000 euros par an, les recettes resteront modestes par rapport à celles qui pourraient être générées par d’autres formes de taxation. En parallèle de cette taxation spécifique à 300 entreprises, les autres sociétés françaises seront également sollicitées sur d’autres fronts, telles que les aides auxquelles elles ont accès pour les allocations.

Cette politique fiscale, dictée par Michel Barnier, vise donc à répartir l’effort financier nécessaire pour réduire le déficit de manière équitable. En choisissant de taxer les entreprises les plus prospères et les individus les plus riches, le gouvernement espère préserver l’économie tout en assurant une contribution juste de la part de ceux qui ont les moyens de donner davantage. Les réactions à ces mesures fiscales restent mitigées, avec certains craignant une potentielle fuite des capitaux ou des entreprises vers des pays aux régimes fiscaux plus avantageux. D’autres, en revanche, saluent une approche plus équitable et solidaire dans la recherche de solutions pour stabiliser l’économie nationale.

Il est donc primordial de suivre de près l’impact de ces hausses d’impôts sur le tissu économique français, ainsi que sur la société dans son ensemble. La question de la pérennité de ces mesures et de leur efficacité dans la réduction du déficit reste centrale, alors que le gouvernement s’efforce de trouver un équilibre délicat entre impératifs budgétaires et justice sociale.

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