Startup studio, agence de création d’applications, plateforme pour réinventer les réunions… la ville de Nantes accueille un vivier d’entreprises devenues des références dans leur domaine, en France et à l’étranger, pour imaginer l’entreprise de demain.
Labellisée capitale French Tech par le gouvernement, Nantes pousse à la création d’emplois, la compétitivité et l’innovation. Une attractivité grandissante et une reconnaissance internationale ont entraîné la venue de pépites parisiennes et la dynamique est très forte à l’heure où il n’est plus indispensable de rester dans la capitale.
Fin 2020, la métropole comptait 28 800 emplois dans le secteur du numérique, 2700 établissements et 355 startups en Loire-Atlantique. Les écoles, pour former de nouveaux talents, sont nombreuses. Polytech, l’Ecole centrale, l’Ecole des Mines, Epitech ou encore l’Ecole de design remettent 2000 diplômes par an, sur un total de 70 formations numériques dans l’agglomération.
“Ça a fait un petit buzz dans la communauté tech”
Anaïs Vivion, la présidente de la mission French Tech à Nantes, fait partie de ces entrepreneuses à avoir rejoint la métropole. Il y a dix ans, en 2011, elle quittait Bordeaux pour venir s’installer ici, “où l’écosystème est très mâture et où il y avait tout intérêt à lancer une entreprise innovante”, se confiait-elle. Son projet : une agence spécialisée en développement d’applications mobile, BeApp.
Comme d’autres, “avant d’être une agence nous étions une startup. Nous avions créé une plateforme no-code pour créer des applications mobile en ligne sans connaissance technique. À l’époque, cela avait faut un petit buzz dans la communauté tech. C’était un beau bijoux technique. Ensuite, de gros éditeurs sont venus nous voir pour nous demander de les aider à créer leurs applications. Nous avons saisi l’opportunité”, se remémorait-elle.
Permettre aux entreprises de se tourner vers le numérique et les outils indispensables à l’entreprise de demain ne s’est pas traduit uniquement par des contrats avec des grands groupes nationaux. BeApp a su satisfaire l’écosystème local et notamment “le tissu industriel, qui est très important ici”. Nombreuses sont celles à s’être modernisé avec une application pour leurs clients ou en B2B, pour renforcer les liens avec les partenaires.
Réussir sa transition numérique, une affaire d’état d’esprit
Sur l’Île de Nantes, Renaud Lataguerra de We Craft Apps a développé un “product studio” de grande envergure, prisé par de multiples groupes comme Airbus, Leclerc, Orange ou encore Axa. En plus du développement, son agence accompagne les clients dans toute la réflexion, le conseil et la pédagogie autour du projet. Une particularité qui lui réussit.
“Nous travaillons avec des startups comme des grands groupes qui cherchent à réaliser un produit numérique, mais qui manquent de compétences en interne pour mener à bien la réflexion sur leur produit. Ils ont une ambition, une direction qu’ils ont identifiée, mais pour parvenir à leur réalisation, ils ont besoin d’un partenaire pour co-construire”, nous expliquait Renaud Lataguerra.
À proposer des outils pour la transition numérique d’entreprises, We Craft Apps oeuvre pour la nécessité d’être considéré comme un partenaire plutôt qu’un simple prestataire. “Encore beaucoup d’entreprises n’ont pas franchi le pas du numérique. Mais réussir cette transition n’est pas qu’une affaire de s’équiper d’un logiciel. C’est aussi une affaire d’état d’esprit et d’être plus agile dans la conduite des projets, et considérer ses prestataires comme des partenaires.”
Imaginer des nouvelles solutions innovantes
Pour aller plus loin dans leur domaine, BeApp et WeCraft Apps ont tous les deux imaginé de nouveaux concepts pour se diversifier et toucher de nouveaux clients. En interviewant des dirigeants de la région, Anaïs Vivion de BeApp lançait le podcast Cryzalid, avec comme objectif de parler transformation digitale et projets engagés et responsables. Résultat, déjà seize épisodes, sur deux saisons, ont été publiés.
Enfin, chez We Craft Apps, créer des outils numériques pour ses partenaires leur donnait l’envie, en début d’année, de lancer leur propre startup studio, Sparkle. “Nous avions envie de réaliser nos propres projets et de passer du côté éditeur plutôt que prestataire. L’un des premiers produits qu’on va lancer avec Sparkle sera un logiciel de gestion de projets en SaaS. À terme, on aimerait pouvoir attirer des entrepreneurs pour qu’ils viennent nous apporter leurs idées de projets. Dans un premier temps, les projets émaneront de notre équipe We Craft Apps”.
Reconnaissant du vivier nantais et de ses opportunités, son cofondateur Renaud Lataguerra concluait l’échange en s’exclamant : “Tous les acteurs du territoire ont oeuvré pour que des entreprises comme la nôtre puissent exister et se développer favorablement”. À Anaïs Vivion de compléter : “ici, nous appelons cette culture de l’entraide ‘le jeu à la nantaise’. Quand on monte une boîte ici, on est jamais tout seul”.