Alors que le gouvernement réunit jeudi 28 mars des parlementaires de tous bords pour tenter de trouver des économies, l’annonce d’une nouvelle réforme de l’assurance-chômage a été accueillie par une pluie de critiques dans les rangs des syndicats de salariés et des oppositions.
La veille, sur TF1, le premier ministre, Gabriel Attal, a demandé à la ministre du travail, Catherine Vautrin, « de préparer de nouvelles négociations » avec les syndicats de salariés et de patrons sur l’assurance-chômage, en avançant parmi les pistes une baisse de la durée maximale d’indemnisation de dix-huit mois à douze mois. Les organisations syndicales ont jugé d’emblée cette proposition « inacceptable ».
Quand les partis d’opposition accusent l’exécutif, en quête de mesures d’économies, de vouloir « faire les poches des Français », Catherine Vautrin assure que la réforme vise avant tout à « ramener les gens vers l’emploi », avec un effort d’accompagnement et de formation.
« Le premier ministre a ouvert des pistes parce que notre priorité, c’est le dialogue social », a affirmé la ministre jeudi sur Franceinfo. Il faut pour cela « essayer d’accompagner au plus vite », car « plus vous restez longtemps au chômage, moins vous avez de chances de retrouver un boulot », a-t-elle fait valoir.
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Interrogée sur l’excédent de l’assurance-chômage, Mme Vautrin a assuré que « la trajectoire est à 11 milliards en 2027 » et rappelé que ce régime « permet de financer la formation ». « C’est un investissement social que d’accompagner celles et ceux qui sont dans une situation de chômage parce que c’est leur permettre de rebondir », a-t-elle ajouté.
« Position de négociation »
Pour les syndicats, cette nouvelle réforme est avant tout motivée par des considérations budgétaires. « La seule chose annoncée par Gabriel Attal ce soir, c’est encore taper sur les précaires ou les chômeurs », a réagi Denis Gravouil, négociateur de la CGT sur l’assurance-chômage. « Le régime d’assurance-chômage ne peut pas être une variable d’ajustement budgétaire de l’Etat », a fait valoir la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon.
Revenant sur les « pistes » évoquées par Gabriel Attal, qui a souhaité une nouvelle réforme « globale » de l’assurance-chômage avant l’automne, Mme Vautrin a expliqué que les annonces du chef du gouvernement constituent d’abord « une position de négociation » avec les syndicats de patrons et de salariés.
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La durée d’affiliation pourrait aussi faire partie de la réforme envisagée par l’exécutif. « Combien de temps faut-il travailler sur une période donnée pour bénéficier du chômage ? », demande-t-elle. Aujourd’hui, « en deux ans, il faut avoir travaillé six mois. Ça se discute », a-t-elle lancé. Elle a par ailleurs affirmé que le premier ministre ne privilégiait pas la piste du montant de l’indemnisation pour cette réforme annoncée.