Carrefour, le premier grand groupe français à faire une telle annonce, va accorder à partir de l’été 2023 douze jours d’absence autorisée par an, à hauteur d’un par mois, à ses salariées souffrant d’endométriose, lorsqu’elles disposeront d’un document attestant d’une situation de handicap reconnue par l’entreprise. Trois jours seront également accordés aux salariées en cas de fausse couche, ainsi qu’une journée en cas d’implantation d’un embryon dans le cadre d’une procréation médicalement assistée (PMA).
Les salariées concernées devront se faire connaître auprès de leur hiérarchie, mais le motif de leur arrêt ne sera pas inscrit afin de préserver une certaine discrétion. Aucun congé menstruel n’est, en revanche, prévu pour l’instant par le groupe. Cette décision est prise « pour faire progresser les droits des femmes et l’égalité au travail », a justifié le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, mercredi lors d’une conférence de presse. Et ce afin de lever dans notre entreprise toutes les difficultés qui [l’]empêchent » et « déconstruire les stéréotypes ».
Le PDG de Carrefour entend également adapter les annonces à l’ensemble des pays où le groupe est présent, alors que 200 000 femmes travaillent actuellement pour le groupe, partout dans le monde. Aucun montant n’a été dévoilé à propos du coût de ces mesures pour l’entreprise.
Le gouvernement a salué cette initiative du groupe français, par la voix de son porte-parole, Olivier Véran, qui a estimé qu’il était bénéfique qu’« à la fois des collectivités et des entreprises s’engagent » pour ces sujets. Le gouvernement n’envisage cependant pas de légiférer sur le congé menstruel ou l’endométriose pour l’instant, rappelant la stratégie nationale pour prendre en charge, faire connaître et diagnostiquer la maladie, lancée par Emmanuel Macron l’an passé. Cette maladie touche près d’une femme sur dix en France.
Aucune autre entreprise en France ne propose ce type de mesure, c’est pourquoi Carrefour espère que d’autres entreprises lui emboîteront le pas. En mars dernier, la ville de Saint-Ouen mettait en place un congé menstruel pour ses employées, une première pour une collectivité en France. En Espagne, le gouvernement a quant à lui approuvé un avant-projet de loi instaurant un congé menstruel. Ces mesures pourraient laisser présager d’une avancée pour les droits des femmes en France et dans d’autres pays du monde.